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Le gazoduc transportant le gaz naturel du Mozambique en Afrique du Sud : Ce projet r茅gional apporte d鈥檌mportants b茅n茅fices aux deux pays.

Photo: Panos / Trygve Bolstad

Deux gisements mozambicains rec猫lent environ 85 milliards de m猫tres cubes de gaz naturel, mais il n鈥檡 a pas de march茅 dans le pays pour ce produit. L鈥橝frique du Sud, 脿 sa fronti猫re occidentale, conna卯t, elle, une gigantesque demande annuelle de 120 millions de gigajoules (GJ) d鈥櫭﹍ectricit茅, mais n鈥檃 pas le gaz permettant d鈥檈n produire.

En 2003, un partenariat conclu entre les deux pays et un investissement de 1,2 milliard de dollars effectu茅 par Sasol, soci茅t茅 sud-africaine de production de carburant synth茅tique, a abouti 脿 la construction d鈥檜n gazoduc de 865 kilom猫tres qui transporte, depuis,听le gaz naturel des gisements de Temane et Pande au Mozambique jusqu鈥櫭� un r茅seau de distribution 脿 Secunda, en Afrique du Sud. Les deux pays tirent parti de cette op茅ration.

La plupart des pays africains ont une population de taille r茅duite et un faible revenu par habitant. Ils sont nombreux 脿 ne pas pouvoir supporter les co没ts exorbitants de la mise en place d鈥檌nfrastructures pour leur petit march茅 national. La Banque africaine de d茅veloppement (BAD) explique que la mise en commun de leurs ressources permet 脿 ces pays de partager les co没ts, chacun y trouvant son avantage. En juillet 2001, les dirigeants africains ont adopt茅 le Nouveau partenariat pour le d茅veloppement de l鈥橝frique (NEPAD) qui fournit un cadre permettant 脿 leurs pays de tisser de solides liens 茅conomiques et de stimuler leur croissance.

鈥淐e gazoduc est le bienvenu,鈥� d茅clare Arsenio Mabote, le pr茅sident de l鈥橧nstituto Nacional de Petr贸leo,听l鈥橭ffice de r茅glementation de l鈥檌ndustrie p茅troli猫re et gazi猫re du Mozambique. 鈥淚l stimulera les efforts de lutte contre la pauvret茅 du Mozambique.鈥� Il ajoute que ce partenariat permettra aux deux pays de d茅gager des revenus qui pourront am茅liorer le niveau de vie de leur population.

On pr茅voit que ce partenariat gazier fera progresser consid茅rablement le produit int茅rieur brut du Mozambique. Le Gouvernement mozambicain touchera quelque 2 milliards de dollars en redevances sur les 25 ans de la dur茅e du projet. Selon les pr茅visions actuelles de taux de production et de consommation, cette collaboration permettra 脿 l鈥橝frique du Sud de s鈥檃pprovisionner en gaz naturel pendant un quart de si猫cle. Le gaz naturel, source d鈥櫭﹏ergie propre, stimulera l鈥櫭ヽonomie sud-africaine et permettra de r茅duire la pollution.

Le Pr茅sident sud-africain Thabo Mbeki (脿 gauche) et le Pr茅sident mozambicain de l鈥櫭﹑oque, Joaquim Chissano, lors de l鈥檌nauguration du gazoduc.

Photo: Reuters / Juda Ngwenya

鈥楾racer une nouvelle voie鈥�

Le Pr茅sident sud-africain Thabo Mbeki, l鈥檜n des architectes du NEPAD, souligne que les deux pays, malgr茅 leurs听ressources limit茅es, font face au d茅fi commun d鈥檃pporter d茅veloppement et prosp茅rit茅 脿 leurs citoyens. 鈥淎vec le NEPAD, affirme M. Mbeki, nous tra莽ons une nouvelle voie pour la r茅g茅n茅ration de notre continent, en veillant 脿 mettre 脿 profit nos comp茅tences, nos ressources et nos richesses naturelles pour assurer une vie meilleure 脿 tous les Africains."

Ce partenariat a 茅t茅 conclu 脿 un moment important de l鈥檋istoire du Mozambique. Une guerre civile qui a dur茅 16 ans a fait de ce pays magnifique l鈥檜n des plus pauvres du monde. Mais selon Perspectives 茅conomiques en Afrique 2005, publication annuelle de la BAD et de l鈥橭rganisation de coop茅ration et de d茅veloppement 茅conomiques, depuis la fin de la guerre en 1992, l鈥櫭ヽonomie du Mozambique conna卯t une des croissances les plus rapides du monde.

Globalement, selon des estimations officielles du Gouvernement sud-africain, le pays a investi environ 4 milliards de dollars au Mozambique. Cinquante-sept pour cent des importations mozambicaines proviennent d鈥橝frique du Sud (et constituent environ 18 % du total des exportations sud-africaines vers l鈥橝frique). Approximativement 26 % des exportations du Mozambique vont 脿 l鈥橝frique du Sud qui est donc le premier partenaire commercial et le plus important contributeur d鈥檌nvestissements 茅trangers directs pour le Mozambique.

Sasol est la seule soci茅t茅 脿 avoir investi dans le gazoduc. Les deux gouvernements ont l鈥檕ption d鈥檃cqu茅rir une part combin茅e de 50 % dans le projet, a expliqu茅 脿 Afrique Renouveau le directeur des relations publiques de Sasol, Johann van Rheede. Au d茅part, la totalit茅 du gaz sera export茅e vers l鈥橝frique du Sud. Le Gouvernement mozambicain a droit 脿 1 million de gigajoules de gaz naturel par an, mais ce droit sera probablement converti en compensation financi猫re en attendant de d茅cider de la mani猫re d鈥檜tiliser ce gaz au Mozambique.

M. Mabote explique que le Mozambique se concentre sur 鈥渄es projets qui am茅lioreront les conditions de vie de la population pour que les gens comprennent l鈥檌mportance du gaz.鈥� Le gaz servira notamment 脿 produire de l鈥櫭﹏ergie destin茅e aux villages situ茅s sur le trac茅 du gazoduc. Le gouvernement 茅tudie aussi les possibilit茅s de stimuler les petites entreprises rurales en leur fournissant du gaz pour le chauffage ou l鈥櫭ヽlairage ou pour leurs activit茅s de production. Le gaz servira aussi 脿 alimenter les alumineries et autres usines de transformation m茅tallurgiques.

D鈥檃ucuns ont not茅 avec inqui茅tude que cet accord favorise surtout l鈥橝frique du Sud. L鈥檈x-Pr茅sident mozambicain, Joaquim Chissano, rejette ces critiques et affirme : 鈥淟es deux gouvernements se sont engag茅s envers l鈥檌nt茅gration de l鈥橝frique, nous ne craignons donc pas d鈥檋茅g茅monie et nous consid茅rons qu鈥檌l s鈥檃git de la politique du secteur priv茅 des deux pays. Il n鈥檡 a pas d鈥檈sprit d鈥檋茅g茅monie, mais un esprit de collaboration."

D鈥檃utres pr茅occupations ont 茅t茅 exprim茅es 脿 propos de la viabilit茅 de la croissance 茅conomique du Mozambique. Perspectives 茅conomiques en Afrique note que les m茅gaprojets fortement capitalistiques ont en g茅n茅ral peu de retomb茅es positives pour le reste de l鈥櫭ヽonomie. En d茅pit d鈥檜n taux de croissance impressionnant, le ch么mage et la pauvret茅 restent des probl猫mes critiques au Mozambique.

Des b茅n茅fices pour la population

鈥淟e projet, 脿 sa plus forte p茅riode d鈥檃ctivit茅, a apport茅 2400 emplois au Mozambique,鈥� rappelle M. van Rheede. Les Mozambicains occupent la plupart des 238 postes permanents cr茅茅s par le projet. Il ajoute que Sasol a investi 5 millions de dollars pour am茅liorer les conditions de vie des communaut茅s situ茅es sur le parcours du gazoduc. L鈥櫭ヽole industrielle et commerciale de Beira au Mozambique a rouvert en 2002 apr猫s des r茅novations financ茅es par Sasol.

Zefanias Tovela, qui a b茅n茅fici茅 d鈥檜n programme de pulv茅risation d鈥檌nsecticide pour ses cajoutiers, explique que la contribution de Sasol am茅liorera la situation de sa famille et l鈥檃idera 脿 obtenir des r茅coltes plus abondantes. 鈥淛鈥檃urai les moyens de scolariser mes enfants, dit l鈥檃griculteur qui a 15 enfants. 鈥淣ous avons des surplus de ma茂s et d鈥檃rachides car il a bien plu, et avec l鈥檃ide suppl茅mentaire de Sasol, la famine est loin."

On pr茅voit que le projet fera progresser le chiffre d鈥檃ffaires annuel de Sasol 脿 mesure que sa client猫le s鈥櫭﹍argira au Mozambique et en Afrique du Sud. Le gaz naturel permet de diversifier les sources d鈥櫭﹏ergie que la compagnie utilise pour produire ses carburants synth茅tiques, alors m锚me que les industries sud-africaines s鈥檈fforcent de satisfaire aux exigences mondiales concernant l鈥檈nvironnement. Sasol remplace ainsi quelque 5 millions de tonnes de charbon par an 脿 son usine de Sasolburg. Mais M. van Rheede explique que les profits et le soutien 脿 l鈥櫭﹏ergie 鈥渧erte鈥� ne sont pas les seuls facteurs qui expliquent l鈥檈nthousiasme de la compagnie. 鈥淪asol est fi猫re d鈥檃pporter sa contribution 脿 la vision d鈥檃venir du NEPAD.鈥�