Africa, un po猫me remarquable de Maya Angelou, capture magistralement la douleur et la souffrance que notre continent a endur茅es. Il souligne notre r茅silience, m锚lant lamentation et c茅l茅bration pour refl茅ter la force et la fiert茅 de l'Afrique.
Ce sentiment fera 脿 jamais partie de notre histoire.
Les douleurs des lamentations se sont transform茅es en cris de r茅volte qui nous ont conduits aux luttes de lib茅ration nationale, 脿 la conqu锚te de notre souverainet茅, puis 脿 l'茅norme d茅fi de la reconstruction de soci茅t茅s confront茅es 脿 de graves probl猫mes de survie de base o霉 l'acc猫s aux biens essentiels, aux soins de sant茅 et 脿 l'茅ducation constituent encore aujourd'hui des barri猫res 脿 notre d茅veloppement.
L'aide internationale, c'est-脿-dire ext茅rieure au continent africain, a 茅t茅 le mod猫le adopt茅 pratiquement depuis les ind茅pendances. L'Afrique a progress茅 dans ses indicateurs essentiels, mais la vitesse de cette 茅volution ne nous a pas permis de d茅passer de mani猫re ambitieuse, structur茅e et confiante les d茅fis de la survie.
Cependant, je crois que l'Afrique, soutenue par sa trajectoire, doit aspirer 脿 un nouveau po猫me. Les lamentations et les c茅l茅brations de notre voyage persisteront dans les histoires que les g茅n茅rations garderont vivantes. Mais aux quatre coins du monde, il y a la vibration d'une plan猫te dynamique, pleine d'activit茅s o霉 persistent de grands d茅s茅quilibres. Entre le cycle de capture des mati猫res premi猫res, la transformation et la cr茅ation de richesses qui favorisent le d茅veloppement r茅gional, le continent africain refl猫te la contradiction de poss茅der une grande partie des mati猫res premi猫res sans que cela ait un impact proportionnel sur son d茅veloppement. Oui, l'Afrique doit aspirer 脿 un d茅veloppement 茅quivalent 脿 son potentiel. Un nouveau po猫me d'une Afrique consciente devrait s'茅lever et r茅sonner dans chaque foyer, chaque 茅cole et chaque r茅cit sur notre continent.
Plusieurs 茅tudes illustrent l'茅norme contradiction du continent africain. La preuve la plus flagrante met en 茅vidence la disparit茅 entre le volume de l'aide ext茅rieure (environ 50 milliards d'USD) () et la valeur estim茅e des pertes dues 脿 diverses inefficacit茅s (DRM) (500 milliards d'USD). La conclusion est 茅vidente : l'Afrique n'a pas besoin d'aide ; elle a besoin d'un nouveau po猫me qui inspire un nouveau mod猫le de financement pour son processus de d茅veloppement, qui doit avoir 脿 sa base une audace 脿 la mesure de son immense potentiel.
Naturellement, diverses dimensions doivent 锚tre projet茅es, mais je crois que le num茅rique, en particulier pour la r茅gion africaine, rev锚t une importance strat茅gique en raison de son potentiel d'acc茅l茅ration et de transformation. Le monde est t茅moin d'茅volutions technologiques 脿 une vitesse jamais connue auparavant. Ce fait conduit 脿 une tentative d'adoption acc茅l茅r茅e dans toutes les soci茅t茅s, qui sont confront茅es 脿 d'茅normes difficult茅s pour g茅rer cette authentique transformation num茅rique.听
En Europe, nous assistons au d茅veloppement acc茅l茅r茅 de l'Estonie apr猫s son ind茅pendance en 1991, avec un fort accent sur la transformation num茅rique. L'Estonie a fortement investi dans la num茅risation de sa soci茅t茅 par le biais de r茅formes audacieuses qui ont introduit le concept du 芦 num茅rique d'abord 禄 dans la fourniture de services publics, soutenu par une plateforme d'interop茅rabilit茅 tr猫s robuste (X-ROAD) et l'identification num茅rique (e-residency). Gr芒ce 脿 cette audacieuse transformation num茅rique, l'Estonie a vu son PIB par habitant passer de 2,6 000 USD en 1993 脿 29,8 000 USD en 2023, et ses indicateurs de d茅veloppement (IDH) augmenter consid茅rablement, ce qui a conduit 脿 une am茅lioration g茅n茅rale de la qualit茅 de vie.
En Asie, nous avons assist茅 au 芦 r茅veil 禄 du continent. La Cor茅e du Sud est un exemple impressionnant de la mani猫re dont l'investissement dans la transformation technologique et la valorisation de la culture peuvent 茅lever les niveaux de d茅veloppement d'un pays. Gr芒ce 脿 la croissance de son PIB par habitant, la Cor茅e du Sud est pass茅e de l'un des pays les plus pauvres 脿 l'une des 茅conomies les plus riches du monde. Sa strat茅gie de d茅veloppement, fond茅e sur l'innovation et la technologie, a favoris茅 l'essor de conglom茅rats mondiaux tels que Samsung, LG et Hyundai, qui sont devenus des leaders mondiaux. Avec l'un des meilleurs syst猫mes 茅ducatifs au monde, une technologie de pointe et une pr茅sence culturelle influente au niveau mondial, la Cor茅e du Sud s'est compl猫tement transform茅e.
Dans les ann茅es 1970, la Chine a entam茅 une s茅rie de r茅formes 茅conomiques profondes qui ont permis d'exp茅rimenter le capitalisme dans un environnement contr么l茅. La cr茅ation de zones 茅conomiques sp茅ciales (ZES), avec des politiques lib茅rales et de fortes incitations fiscales soutenues par des investissements massifs dans l'茅ducation, la recherche, le d茅veloppement et l'innovation - en accordant une priorit茅 particuli猫re 脿 la science et aux technologies de pointe - a permis la mont茅e en puissance d'acteurs 茅conomiques majeurs tels que Huawei, Alibaba et Tencent, qui se sont impos茅s comme des leaders mondiaux dans les technologies 茅mergentes. L'importance accord茅e 脿 l'茅ducation, 脿 l'innovation et au d茅veloppement a conduit 脿 l'essor 茅conomique de la Chine. Shenzhen, Zhuhai, Xiamen, Shantou, Hainan et Pudong sont des exemples de territoires chinois qui ont contribu茅, dans divers secteurs, 脿 la croissance annuelle constante de 9,5 % du PIB de la Chine. Aujourd'hui, la Chine est en comp茅tition pour le leadership 茅conomique mondial.
Au Kenya, la r茅volution M-PESA a stimul茅 l'innovation dans le syst猫me financier en rempla莽ant les agences bancaires traditionnelles par des t茅l茅phones mobiles offrant des services financiers. Cela a cr茅茅 une inclusion financi猫re sans pr茅c茅dent dans le pays (96 % des m茅nages ont maintenant acc猫s 脿 des services financiers), ce qui a entra卯n茅 un boom 茅conomique, une augmentation du PIB quotidien par habitant et une r茅duction de l'extr锚me pauvret茅 de 2 %, tout en stimulant les niveaux d'emploi.
En Afrique, diverses initiatives ont vis茅 脿 acc茅l茅rer le d茅veloppement gr芒ce aux technologies num茅riques. La Vision 2020 du Rwanda et la ville de l'innovation de Kigali (avec une croissance annuelle du PIB de 7,2 % entre 2000 et 2019), le Startup Act de la Tunisie (croissance du PIB), le boom de la fintech au Nigeria (croissance du PIB), le Digital Ethiopia 2025 de l'脡thiopie (1. 7 % du PIB), les initiatives d'e-gouvernement de l'Afrique du Sud et du Cap-Vert (croissance du PIB), la strat茅gie de transformation num茅rique du Maroc (am茅lioration de l'IDEG) et les investissements de l'脡gypte dans le secteur national des TIC (plus de 5,8 % du PIB) sont autant d'exemples d'un continent d茅sireux d'adopter la technologie num茅rique pour acc茅l茅rer son processus de d茅veloppement.
Malgr茅 les nombreuses r茅ussites dans le monde, l'茅norme potentiel des innovations technologiques reste sous-utilis茅, souvent exploit茅 au rythme des int茅r锚ts strat茅giques des nations plus avanc茅es. L'Afrique a naturellement des priorit茅s diff茅rentes et devrait avoir des strat茅gies adapt茅es 脿 ses propres besoins.
Les soci茅t茅s plus avanc茅es, dot茅es de syst猫mes de sant茅 et d'茅ducation bien 茅tablis et de niveaux de bien-锚tre extr锚mement 茅lev茅s, seront naturellement plus prudentes lorsqu'il s'agira d'embrasser tout le potentiel de transformation des nouvelles technologies. Les int茅r锚ts 茅tablis, les populations vieillissantes et les syst猫mes traditionnels (h茅rit茅s) repr茅sentent des investissements importants dont la rentabilit茅 doit 锚tre assur茅e. C'est le grand d茅fi que devront relever les r茅gions plus d茅velopp茅es pour exploiter tout le potentiel offert par le num茅rique.
C'est l脿 que r茅side l'opportunit茅 de l'Afrique, la gen猫se du nouveau po猫me. L'Afrique pr茅sente d'茅normes faiblesses structurelles qui paralysent m锚me notre estime de soi. Envisager et aspirer 脿 une Afrique leader au niveau mondial est pratiquement h茅r茅tique lorsque l'on est confront茅 aux d茅fis de survie fondamentaux qui persistent. Mais c'est pr茅cis茅ment dans ce contexte de fragilit茅 quasi structurelle, qui a fait de nous le continent 脿 la population la plus jeune du monde, que r茅side notre chance.
En se concentrant sur son potentiel, notamment en tant que d茅tentrice d'une grande partie des mati猫res premi猫res essentielles au d茅veloppement mondial, l'Afrique doit identifier des 芦 raccourcis 禄 et des 芦 d茅clencheurs 禄 pour acc茅l茅rer son processus de d茅veloppement. Mais cet exercice ne doit pas 锚tre 芦 sap茅 禄 d猫s le d茅part par notre incapacit茅 脿 nous 芦 d茅connecter 禄 des po猫mes du pass茅.
脌 l'猫re du num茅rique, o霉 l'intelligence artificielle, la blockchain et la fintech se pr茅sentent comme des alternatives d'avenir, l'Afrique ne peut envisager de construire un syst猫me financier bas茅 sur des mod猫les encore pr茅dominants dans les r茅gions plus avanc茅es. Les d茅fis et les douleurs des territoires 芦 茅volu茅s 鈥� li茅s 脿 la gestion du changement ne peuvent pas 锚tre adopt茅s par une r茅gion qui est pratiquement 鈥� green field. 听禄 Il est urgent d'avoir une vision africaine harmonis茅e pour notre territoire, afin que l'Afrique puisse rapidement d茅velopper un 茅cosyst猫me financier, soutenu par tout le potentiel technologique, qui soit beaucoup plus avanc茅 que celui des pays du Nord, qui feront in茅vitablement face 脿 des r茅sistances diff茅rentes. Le syst猫me financier africain ne devrait pas 锚tre bas茅 sur des infrastructures concr猫tes repr茅sentant la banque traditionnelle, mais plut么t sur des infrastructures num茅riques avec toute la port茅e, la s茅curit茅 et la fiabilit茅 que les innovations technologiques permettent. Naturellement, l'architecture organisationnelle, l茅gislative et op茅rationnelle doit 锚tre construite en tenant compte des principes suivants : 芦 digital by design 禄, 芦 made in Africa 禄 et surtout 芦 made for Africa 禄. A l'esprit.
Dans le m锚me ordre d'id茅es, l'Afrique doit s'engager dans le processus d'autonomisation de son continent. Avec un taux d'alphab茅tisation tr猫s faible, de l'ordre de 65 % en Afrique subsaharienne, nous ne pouvons pas relever ce d茅fi en copiant les mod猫les 茅ducatifs d茅pass茅s des pays plus 芦 茅volu茅s 禄. Le num茅rique, avec tout son potentiel de transformation, nous permet d'envisager de nouveaux modes de transmission du savoir, beaucoup plus efficaces. L'Europe et l'Am茅rique, avec des syst猫mes 茅ducatifs traditionnels, ont en moyenne 1 enseignant pour 13/14 茅l猫ves, alors que l'Afrique subsaharienne a en moyenne 1 enseignant pour 37 茅l猫ves. Envisager une acad茅mie de la m锚me mani猫re que les pays du Nord reviendrait 脿 perp茅tuer les 茅carts. L'Afrique a une occasion unique de construire une architecture 茅ducative 芦 num茅rique par conception 禄, assurant un ratio num茅rique 脡tudiant/appareil de 1:1, garantissant ainsi un avantage concurrentiel 脿 moyen terme sur les territoires qui, bien que reconnaissant le potentiel du num茅rique pour l'茅ducation, tardent 脿 l'exploiter au maximum. Les inqui茅tudes r茅centes concernant le potentiel de l'intelligence artificielle devraient 锚tre consid茅r茅es, du point de vue du continent africain, comme une opportunit茅 d'acc茅l茅rer notre processus de d茅veloppement. Le syst猫me 茅ducatif africain devrait s'appuyer fortement sur la technologie num茅rique, en utilisant la r茅alit茅 virtuelle et augment茅e, ainsi que l'intelligence artificielle, comme des outils fondamentaux non seulement pour transmettre des connaissances, mais aussi pour s'assurer que la culture africaine est correctement repr茅sent茅e dans la sph猫re num茅rique.
Dans le syst猫me de sant茅, nous serons confront茅s 脿 des d茅fis similaires, o霉 l'Afrique subsaharienne, avec un ratio de 1,98 脿 37 lits pour 10 000 habitants, pr茅sente un 茅norme d茅ficit par rapport 脿 l'Europe (20 脿 220 lits) et aux Am茅riques (4 脿 56), et ce avec des m茅decins et des 茅quipements beaucoup plus sophistiqu茅s. Les nouvelles technologies, telles que les appareils de mesure 脿 distance, les solutions de diagnostic 脿 distance, la t茅l茅m茅decine, la t茅l茅consultation et l'intelligence artificielle, peuvent am茅liorer consid茅rablement la qualit茅 des services de sant茅.
Les industries de divers secteurs subissent actuellement des transformations importantes en raison du potentiel qu'offre le num茅rique. L'un des cas d'utilisation les plus embl茅matiques de la 5G est pr茅cis茅ment celui de l'industrie, qui permet une production plus rapide et plus rentable.
Les exemples mentionn茅s ci-dessus s'appliquent de mani猫re transversale 脿 tous les domaines de nos soci茅t茅s. Le num茅rique provoque une v茅ritable transformation de nos modes de fonctionnement. Malgr茅 l'effet d茅vastateur de la pand茅mie, cette catastrophe a permis au monde d'acc茅l茅rer son processus de transformation et a renforc茅 la certitude que la transformation num茅rique est une r茅alit茅 in茅vitable.
Je suis donc convaincu qu'un nouveau po猫me africain doit 锚tre fond茅 sur une transformation num茅rique acc茅l茅r茅e du territoire, afin de tirer parti de tout notre potentiel, de r茅duire les distances et de placer l'Afrique sur la voie du d茅veloppement durable, conform茅ment 脿 son immense potentiel. Des 茅tudes ont montr茅 qu'il existe une corr茅lation directe entre l'inefficacit茅 des services publics et l'instabilit茅, ce qui constitue une incitation suppl茅mentaire 脿 am茅liorer la prestation de services gr芒ce 脿 l'innovation et 脿 la technologie.
Mais comment y parvenir ? Certainement pas avec le mod猫le actuel o霉 nous sommes en mode 芦 copier-coller 禄, faisant ce que d'autres ont fait avant nous. L'Afrique doit 锚tre 脿 l'avant-garde de l'appropriation du num茅rique, et non la copier. Nous avons un continent avec des d茅fis de survie que le num茅rique peut att茅nuer. Nous avons une population jeune et ouverte 脿 la nouveaut茅. Et nous avons tr猫s peu d'infrastructures 芦 h茅rit茅es 禄, ce qui est un grand avantage. Ces dimensions devraient nous amener 脿 penser diff茅remment, 脿 agir diff茅remment et 脿 croire diff茅remment.
Le premier d茅fi se trouve en nous-m锚mes. Croire est sans aucun doute le premier pas. 脡lever notre estime de soi 脿 des niveaux qui nous permettent d'oser 茅lever l'Afrique 脿 son potentiel. Introduire le concept d'芦 innovation ouverte 禄 et de co-cr茅ation au centre strat茅gique d'un nouveau mod猫le pour le continent africain. Seul un front uni qui aborde les d茅fis de notre territoire de mani猫re homog猫ne nous permettra d'atteindre les limites de notre potentiel. Enfin, adh茅rer pleinement au principe de l'exp茅rimentation et de l'ouverture au changement. Seul un continent qui, au c艙ur de ses efforts de transformation, s'ouvre au changement sera en mesure d'atteindre cet objectif audacieux. Le principe du 芦 bac 脿 sable 禄 devrait 锚tre l'un des 茅l茅ments structurels du processus de transformation num茅rique de l'Afrique. Un syst猫me 茅ducatif solide, soutenu par les technologies 茅mergentes et un programme d'茅tudes ax茅 sur l'ouverture et l'innovation, sera essentiel pour inculquer 脿 la population africaine la confiance dans la construction d'une nouvelle 猫re, d'une nouvelle Afrique, d'un nouveau Po猫me.
L'internet, en tant que bien essentiel, devrait 锚tre le fondement du nouveau po猫me. Chaque Africain devrait avoir acc猫s 脿 un 茅quipement num茅rique ad茅quat et 锚tre connect茅 脿 l'internet. Ce devrait 锚tre la base du d茅veloppement de l'Afrique. Le financement de cet objectif devrait figurer en t锚te des priorit茅s du continent. Cet objectif implique des investissements importants dans les technologies de l'茅nergie et de la communication, qu'il s'agisse des op茅rateurs de t茅l茅communications ou des satellites. La cr茅ation de cette autoroute num茅rique doit 锚tre consid茅r茅e comme l'un des 茅l茅ments les plus structurants de la lutte contre l'extr锚me pauvret茅 en raison de son potentiel en mati猫re d'茅ducation, de sant茅 et d'茅conomie. L'Afrique doit aspirer 脿 disposer des technologies de connectivit茅 les plus avanc茅es pour assurer non seulement l'acc猫s universel mais aussi la fourniture de services essentiels 脿 ses citoyens.
Cependant, ce nouveau paradigme du 芦 made for Africa 禄 implique non seulement l'autoroute num茅rique mais aussi l'existence d'un 茅cosyst猫me de production de contenu et d'applications pour tous les domaines de la soci茅t茅, de l'茅ducation 脿 la sant茅, au commerce, 脿 la s茅curit茅, 脿 la justice, 脿 l'administration publique, 脿 l'agriculture, 脿 la p锚che, au syst猫me financier... La cr茅ation d'un 茅cosyst猫me propice 脿 la production de contenus 芦 pour l'Afrique 禄 sera essentielle. Naturellement, en plus de stimuler les acad茅mies africaines par des investissements significatifs dans la recherche et le d茅veloppement, il sera crucial pour l'Afrique d'adopter deux concepts : L'innovation ouverte et l'Open Source.
L'Afrique doit adopter des approches qui favorisent l'autonomie technologique, la cr茅ation de valeur locale et l'implication de la communaut茅. C'est dans ce contexte que le concept d'innovation ouverte et l'utilisation des technologies Open Source peuvent devenir les piliers du d茅veloppement num茅rique sur le continent. Bien que le continent africain ait progress茅 dans l'adoption des technologies num茅riques, de nombreux pays sont toujours confront茅s 脿 une d茅pendance excessive vis-脿-vis des solutions technologiques 茅trang猫res, 脿 un manque d'infrastructures ad茅quates et 脿 des capacit茅s limit茅es. L'importation de technologies propri茅taires p猫se sur les budgets et limite la capacit茅 d'adapter ces outils aux r茅alit茅s locales. En outre, la cr茅ation de contenus innovants refl茅tant les besoins et les sp茅cificit茅s culturelles du continent a 茅t茅 rare, ce qui a renforc茅 la fracture num茅rique. Ce paradigme doit changer. Pour relever ces d茅fis, le nouveau po猫me doit adopter une approche collaborative impliquant les universit茅s, les startups, les gouvernements et la soci茅t茅 civile. C'est l脿 que l'innovation ouverte et l'utilisation des technologies libres deviennent essentielles. Imaginez un r茅seau panafricain de centres d'innovation num茅rique o霉 les universit茅s collaborent avec les startups technologiques et les gouvernements locaux pour cocr茅er des solutions aux d茅fis africains, tels que l'agriculture durable, la sant茅 num茅rique et l'inclusion financi猫re.听
Cet environnement collaboratif peut 锚tre aliment茅 par un 茅cosyst猫me num茅rique qui encourage la recherche appliqu茅e et l'esprit d'entreprise des jeunes, en utilisant des solutions 脿 code source ouvert. Oui, l'open source devrait 锚tre au c艙ur du paysage num茅rique africain.
Avec une infrastructure open-source et une culture de l'innovation ouverte 脿 l'茅chelle r茅gionale, je crois fermement que les conditions seront cr茅茅es pour un nouveau r茅cit africain, o霉 notre positionnement sera de tendre la main, oui, mais dans une perspective de partenariat, d'茅tablir des accords pour l'exportation de produits finis et non de mati猫res premi猫res.
Naturellement, des politiques telles que l'imposition de restrictions 脿 l'exportation de mati猫res premi猫res (une taxe sur les mati猫res premi猫res) hors du continent pourraient stimuler la concentration des technologies de transformation sur notre continent.
En tant qu'Africain qui esp猫re que le prochain 芦 Sommet du Futur 禄 apportera une nouvelle vision pour l'Afrique, je souhaite vivement que les dirigeants africains actuels se montrent 脿 la hauteur des attentes des familles de ce riche continent. Conscients de l'immense richesse et du potentiel de notre continent, saisissons avec confiance et audace les opportunit茅s de l'猫re num茅rique et d茅clarons d'une seule voix un nouveau po猫me pour l'Afrique. L'ambition est de construire une Afrique 脿 la hauteur de son potentiel avec une strat茅gie 芦 faite pour les Africains 禄.
H茅lio Varela, n茅 脿 S茫o Vicente, au Cap-Vert, est un professionnel chevronn茅 qui poss猫de 33 ans d'exp茅rience dans le secteur des technologies de l'information et de la communication, ayant travaill茅 en Europe et en Afrique dans les sph猫res publiques et priv茅es. Connu pour son leadership visionnaire en mati猫re de gouvernance num茅rique au Cap-Vert, il est actuellement CTIO chez Unitel T+, PDG de CV Internet Exchange Point et membre du r茅seau d'experts africains pour le bureau du conseiller sp茅cial pour l'Afrique.
