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Conférence des Parties 2015 chargée d’examiner le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP)

27 avril au 22 mai 2015

Contexte

Introduction

La Conférence des Parties chargée d’examiner le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires en 2015 s'est tenue du 27 avril au 22 mai 2015 au Siège de l’Organisation des Nations Unies à New York. La Présidente désignée de la Conférence d’examen était l’Ambassadrice Taous Feroukhi (Algérie).

Le Traité, en particulier le paragraphe 3 de l’article VIII, envisage l’examen du fonctionnement du Traité à des intervalles de cinq ans, disposition que les États parties ont réaffirmé à la Conférence de 1995 des Parties au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires chargée d’examiner le Traité et la question de sa prorogation et à la Conférence d’examen du Traité de 2000.

Le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires est un traité international historique, dont l’objectif est d’empêcher la propagation des armes nucléaires et de la technologie des armements, de promouvoir la coopération aux fins de l’utilisation pacifique de l’énergie nucléaire et de favoriser la réalisation de l’objectif du »åé²õ²¹°ù³¾±ð³¾±ð²Ô³Ù nucléaire et du »åé²õ²¹°ù³¾±ð³¾±ð²Ô³Ù général et complet. Le Traité est le seul engagement contraignant pris par les États dotés d’armes nucléaires, dans le cadre d’un traité multilatéral, en faveur du »åé²õ²¹°ù³¾±ð³¾±ð²Ô³Ù.

Ouvert à la signature en 1968, le Traité est entré en vigueur en 1970. Depuis lors, il constitue la pierre angulaire du système mondial de non-prolifération nucléaire. Fort de 189 États parties, y compris les cinq États dotés d’armes nucléaires, le Traité est l’instrument multilatéral relatif au »åé²õ²¹°ù³¾±ð³¾±ð²Ô³Ù qui compte le plus grand nombre d’adhésions.

Histoire du Traité

Depuis le début de l’ère nucléaire et le recours à la bombe atomique à Hiroshima et à Nagasaki en 1945, il est évident que le développement des capacités nucléaires par les États pourrait leur permettre de détourner des technologies et des matières à des fins d’armement. Par conséquent, la prévention de ces détournements est devenue un point central des débats sur l’utilisation pacifique de l’énergie nucléaire. Les premiers efforts déployés, dès 1946, pour créer un système international permettant à tous les États d’avoir accès à la technologie nucléaire sous réserve de garanties appropriées ont pris fin en 1949 sans que cet objectif puisse être atteint en raison de profondes divergences politiques entre les grandes puissances. À cette date, les États-Unis et l’ex-Union soviétique avaient déjà testé leurs armes nucléaires et commençaient à renforcer leur arsenal.

En décembre 1953, à la huitième session de l’Assemblée générale des Nations Unies, le Président américain Dwight D. Eisenhower proposait, dans son discours intitulé « Des atomes pour la paix », de créer une organisation internationale chargée de diffuser la technologie nucléaire à des fins pacifiques, tout en mettant en garde contre l’accroissement de l’armement dans d’autres pays. Sa proposition a donné naissance, en 1957, à l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), à laquelle a été confiée la double responsabilité de promouvoir et de contrôler la technologie nucléaire. L’Agence a commencé ses activités d’assistance technique en 1958. Un système provisoire de garanties applicable aux petits réacteurs nucléaires, mis en place en 1961, a été remplacé en 1964 par un système couvrant les installations plus importantes, puis élargi, au cours des années suivantes, à d’autres types d’installations nucléaires (INFCIRC/66 et révisions). Ces dernières années, les efforts déployés pour renforcer et améliorer l’efficacité du système de garanties de l’Agence ont permis l’adoption du Modèle de protocole additionnel (INFCIRC/540) par le Conseil des Gouverneurs de l’AIEA, en mai 1997.

Au sein des Nations Unies, le principe de la non-prolifération nucléaire, qui a fait son apparition dès 1957 dans les négociations, a pris une réelle importance au début des années 60. Au milieu de cette décennie-là, la structure d’un traité qui érigerait la non-prolifération nucléaire en norme internationale s’était précisée et, en 1968, un accord final a été trouvé sur un traité de nature à empêcher la prolifération des armes nucléaires, à promouvoir la coopération en vue de l’utilisation pacifique de l’énergie nucléaire et à faire progresser le »åé²õ²¹°ù³¾±ð³¾±ð²Ô³Ù nucléaire. Le Traité prévoit, à l’article X, qu’une conférence sera convoquée 25 ans après son entrée en vigueur, en vue de décider s’il demeurera en vigueur pour une durée indéfinie ou s’il sera prorogé pour une ou plusieurs périodes supplémentaires d’une durée déterminée. En conséquence, à la Conférence de mai 1995 chargée d’examiner le Traité et la question de sa prorogation, les États parties au Traité sont convenus, sans procéder à un vote, de le proroger pour une durée indéfinie et de continuer à tenir des conférences d’examen tous les cinq ans.

Processus d’examen du Traité

Depuis l’entrée en vigueur du Traité en 1970, des conférences se sont tenues tous les cinq ans afin d’en examiner le fonctionnement. Chacune s’est efforcée d’aboutir à un accord sur une déclaration finale dressant le bilan de l’application des dispositions du Traité et contenant des recommandations sur les mesures à prendre afin de le consolider. Les Parties sont parvenues à un consensus sur une déclaration finale aux Conférences d’examen de 1975, 1985, 2000 et 2010, mais n’ont pu s’entendre en 1980, 1990, 1995 et 2005. Les divergences portaient notamment sur la question de savoir si les États dotés d’armes nucléaires avaient suffisamment rempli les engagements de l’article VI (»åé²õ²¹°ù³¾±ð³¾±ð²Ô³Ù nucléaire), de même que ceux qu’ils avaient pris sur des questions telles que les essais nucléaires, le perfectionnement qualitatif des armes nucléaires, les assurances en matière de sécurité qu’ils devaient donner aux autres États et la coopération dans le domaine de l’utilisation de l’énergie nucléaire à des fins pacifiques.

La Conférence de 1995 des Parties au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires avait deux objectifs : examiner le fonctionnement du Traité et prendre une décision concernant sa prorogation. Même s’ils n’ont pu parvenir à un consensus sur l’examen de l’application du Traité, les États parties ont adopté, sans vote, un ensemble de décisions portant sur ce qui suit : a) des éléments permettant de renforcer le processus d’examen du Traité; b) des principes et objectifs relatifs à la non-prolifération et au »åé²õ²¹°ù³¾±ð³¾±ð²Ô³Ù nucléaires; et c) la prorogation du Traité pour une durée indéfinie, ainsi qu’une résolution sur le Moyen- Orient.

La Conférence d’examen de 2000 a montré la solidité du nouveau mécanisme d’examen et la force du concept de transparence sur lequel s’étaient entendus les États parties au moment d’accepter la « permanence du Traité » et de le proroger indéfiniment. Pour la première fois en 15 ans, les États parties sont parvenus, à l’issue des délibérations, à s’accorder sur un document final qui faisait le point sur les résultats déjà obtenus dans le cadre de l’application du Traité et sur un certain nombre de questions essentielles liées à la non-prolifération et au »åé²õ²¹°ù³¾±ð³¾±ð²Ô³Ù nucléaires, à la sûreté nucléaire et à l’utilisation de l’énergie nucléaire à des fins pacifiques.

Le rôle central du Traité dans les efforts déployés continuellement dans le monde pour renforcer la non-prolifération et le »åé²õ²¹°ù³¾±ð³¾±ð²Ô³Ù nucléaires était réaffirmé dans le document final, lequel rendait compte également des formulations consensuelles trouvées sur presque tous les grands thèmes abordés par le Traité. Il y était en outre indiqué que les participants à la Conférence déploraient les essais nucléaires effectués par l’Inde et par le Pakistan en 1998, et rappelé que tout nouvel État partie au Traité ne serait accepté qu’en tant qu’État non doté d’armes nucléaires, quelles que soient ses capacités nucléaires.

L’avancée essentielle mais difficile à obtenir a été l’incorporation au document final d’un ensemble d’étapes concrètes qui devaient être suivies dans le cadre des efforts systématiques et progressifs déployés pour appliquer l’article VI du Traité. Il s’agit de critères permettant de mesurer les progrès qui seraient réalisés ultérieurement par les États parties. L’un des critères le plus fréquemment cité est l’engagement inédit qu’ont pris les puissances nucléaires d’éliminer complètement leur arsenal nucléaire pour parvenir au »åé²õ²¹°ù³¾±ð³¾±ð²Ô³Ù dans ce secteur.

Lors de la Conférence d’examen de 2005, les États parties n’ont pu parvenir à un accord de fond, même s’ils ont pu engager des discussions utiles sur une série de questions. Parmi les divergences principales qui expliquent cette issue figurent la question de savoir si le »åé²õ²¹°ù³¾±ð³¾±ð²Ô³Ù ou la non-prolifération doit compter parmi les objectifs prioritaires et celle du statut à accorder aux décisions et accords déjà pris, notamment aux Conférences de 1995 et de 2000.

Les participants à la Conférence d’examen de 2010 sont parvenus à un accord sur un plan d’action couvrant les trois piliers du Traité (»åé²õ²¹°ù³¾±ð³¾±ð²Ô³Ù nucléaire, non-prolifération nucléaire et utilisation de l’énergie nucléaire à des fins pacifiques), ainsi que sur le Moyen-Orient. Ils n’ont pu que prendre note de l’examen de fond du fonctionnement du Traité qui avait été mené sous la responsabilité du Président.

Vers la Conférence d’examen de 2015

Le Comité préparatoire de la Conférence d’examen de 2015, établi en application de la résolution 66/33 du 2 décembre 2011 de l’Assemblée générale, a tenu trois sessions entre avril 2012 et mai 2014. Comme lors du précédent cycle d’examen, le Comité a consacré la plupart de ses réunions à la préparation technique de la Conférence et s’est penché sur les principes, les objectifs et les procédures propres à promouvoir l’application intégrale du Traité, ainsi que son caractère universel. Dans ce cadre, le Comité a tenu compte de l’issue des précédentes conférences d’examen, notamment celle de 2010, des décisions et de la résolution sur le Moyen-Orient adoptées en 1995, ainsi que des faits nouveaux concernant le fonctionnement et l’objectif du Traité, envisageant ainsi des méthodes et des mesures ayant pour but de réaliser son objectif, en réaffirmant la nécessité de respecter le Traité dans son intégralité.

Le Comité a accepté la quasi-totalité des dispositions prises en matière d’organisation et de procédure pour la Conférence de 2015, y compris son ordre du jour provisoire. Il s’est également entendu sur le règlement intérieur provisoire, la date et le lieu de la Conférence, son financement, la nomination d’un secrétaire général, les documents d’information et la présidence des trois grandes commissions qui doivent être constituées à la Conférence. Ainsi, la Grande Commission I devrait être présidée par un représentant du Groupe des États non alignés et autres États, en l’occurrence le président de la troisième session du Comité préparatoire (Pérou); la Grande Commission II devrait être présidée par un représentant du Groupe des États d’Europe orientale, en l’occurrence le Président de la deuxième session du Comité préparatoire (Roumanie); la Grande Commission III devrait être présidée par un représentant du Groupe occidental, en l’occurrence le Président de la première session du Comité préparatoire (Australie). Le Comité a décidé de reporter l’examen du document final à la Conférence d’examen.

En vertu de l’accord conclu en 2000, le Comité préparatoire devait s’efforcer d’établir un rapport de consensus comprenant les recommandations destinées à la Conférence d’examen. Malgré plusieurs réunions convoquées dans cette optique, le Comité n’a pu parvenir, en raison de la persistance de divergences, à un accord sur les questions de fond à l’examen.

La Conférence d’examen de 2015 a porté sur plusieurs questions, notamment celles examinées lors de la Conférence de 2010 : l’universalité du Traité; le »åé²õ²¹°ù³¾±ð³¾±ð²Ô³Ù nucléaire, notamment les mesures concrètes à cet effet; la non-prolifération nucléaire, y compris la promotion et le renforcement des garanties; les mesures visant à faire progresser l’utilisation pacifique de l’énergie nucléaire, ainsi que la sûreté et la sécurité nucléaires; le »åé²õ²¹°ù³¾±ð³¾±ð²Ô³Ù et la non-prolifération au niveau régional; la mise en Å“uvre de la résolution de 1995 sur le Moyen-Orient; les mesures à prendre face aux retraits du Traité; les mesures à prendre pour renforcer le processus d’examen; la façon d’associer la société civile au renforcement des dispositions du Traité et à la promotion de l’éducation au »åé²õ²¹°ù³¾±ð³¾±ð²Ô³Ù.