1 décembre 2021


Pour célébrer la Journée internationale des personnes handicapées 2021, la Chronique de l’ONU présente deux articles, l’un écrit par Mme Martha Helena Lopez, Sous-Secrétaire générale à la gestion des ressources humaines au Secrétariat des Nations Unies, et l’autre écrit par M. Toily Kurbanov, Coordonnateur exécutif du programme des Volontaires des Nations Unies. Chaque auteur partage son point de vue sur l’inclusion du handicap dans le système des Nations Unies ainsi que les obstacles qui doivent être surmontés pour accélérer les résultats. Le deuxième article se trouve ici.

Le programme des Volontaires des Nations Unies (VNU) a pour mandat de contribuer à la paix et au développement par le biais du volontariat. Travaillant avec les partenaires du système des Nations Unies ainsi qu’avec les ?tats Membres, il élargit son programme de diversité et d’inclusion. Plus précisément, il a pour vocation de relever le défi urgent de faciliter l’intégration des professionnels handicapés en milieu de carrière au sein des Nations Unies par le biais du volontariat.

En 2015, les Nations Unies ont fait une promesse — une promesse de transformation?– ne laisser personne de c?té. Le Programme de développement durable à l’horizon 2030 ainsi que ses objectifs de développement durable (ODD) sont au c?ur de cet engagement visant à aider les personnes à vivre mieux en promouvant l’inclusion et l’égalité pour améliorer les vies.

Travailler avec des personnes handicapées n’est pas nouveau pour le système des Nations Unies. La Convention relative aux droits des personnes handicapées (CDPH)?identifie et protège les droits des personnes handicapées. Nous devons faire respecter ces droits dans nos activités de paix, de développement et d’aide humanitaire.

Lorsqu’il s’agit de diversité et d’inclusion, nous devons nous mettre au défi de dépasser notre perspective historique sur le genre et la région géographique. Nous devons aborder l’inclusion des groupes sous-représentés de manière plus intentionnelle dans nos effectifs, y compris les personnes handicapées.

Environ 15?% de la population mondiale vit avec une forme de handicap1. Ce chiffre continue d’augmenter parallèlement à l’accroissement de la population mondiale. Nous savons que les personnes handicapées ne sont pas représentées de manière proportionnelle à l’ONU et que le personnel de cette organisation devrait refléter la diversité de nos ?tats Membres ainsi que le monde dans lequel nous agissons.

? la fin de décembre 2019, l’Assemblée générale des Nations Unies a adopté la résolution ?sur la base du rapport du Corps commun d’inspection (CCI) intitulé ??Améliorer l’accessibilité des personnes handicapées aux conférences et aux réunions du système des Nations Unies??. ().

Dans un entretien avec la Chronique de l’ONU, l’Inspecteur Gopinathan Achamkulangare, a parlé de la manière dont ??la prise en compte de l’accessibilité en tant que question multisectorielle dans les travaux des entités a été limitée??. Le rapport a également révélé que le financement et les co?ts servent souvent d’excuses à l’inaction, mais que le problème est souvent d? à un manque de sensibilisation.

Nous savons que des effectifs diversifiés sont plus efficaces. Nous savons que les personnes handicapées apportent des contributions et des perspectives uniques. Cela fait de nous une meilleure organisation et nous permet d’être des partenaires plus efficaces pour les pays et les populations que nous servons. Au-delà de cela, nous savons que le système des Nations Unies a été privé des compétences, du talent et de l’expérience que les personnes handicapées apportent.

??Les personnes handicapées continuent de faire face à une multitude d’obstacles et de stéréotypes, à la stigmatisation et à la discrimination dans l’accès aux services et la participation active à la société. Si je peux être inclus et contribuer de manière significative, je peux inspirer d’autres personnes handicapées. Nous pouvons tous jouer un r?le déterminant dans le succès d’une société inclusive et accessible à tous.??

Gift Govere, Responsable du Projet des Volontaires des Nations Unies au Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) au Zimbabwe.

Le programme Volontaires des Nations Unies (VNU) fournit au système des Nations Unies un vivier de professionnels talentueux et dévoués parmi lesquels il peut choisir. En tant que Volontaires des Nations Unies, ces personnes soutiennent l’exécution des mandats des fonds, des organismes et des programmes. Cela fait du programme VNU un partenaire optimal pour faire avancer la question de l’inclusion.

Depuis quelques années, ce programme s’attache à accro?tre l’intégration des personnes handicapées dans les effectifs du secteur du développement par le biais du volontariat. Progressivement, il constitue un vivier de talents composé de professionnels handicapés très qualifiés qui peuvent contribuer à la réalisation des ODD aux niveaux national et mondial. Par exemple, il a collaboré avec le PNUD à la mise en ?uvre d’un Programme de gestion des compétences pour les jeunes professionnels handicapés2.

L’intention du programme de recruter des volontaires handicapés et de répondre aux besoins en matière d’aménagement raisonnable envoie un signal important à l’ensemble du système des Nations Unies. Cela me conforte dans l’idée que la constitution et le maintien d’un personnel diversifié et inclusif nécessite une approche systématique sur deux fronts?: attirer et recruter activement des candidats issus de groupes sous-représentés et instaurer une culture inclusive où chacun a la possibilité de participer sur un pied d’égalité.

? L’inclusion dans le système de l’ONU en tant que volontaire m’a permis d’acquérir une plus grande indépendance, d’améliorer ma propre situation, de?m’épanouir, d’être plus productive, plus motivée, plus inspirée et de?développer mes capacités, ce qui m’a donné le moyen d’aider ma famille et de contribuer à la société. Cela a été un défi, à la fois pour moi et pour l’organisation; nous avons d? nous adapter les uns aux autres. Mais avec un aménagement raisonnable (l’adaptation du bureau à la hauteur nécessaire, la mise en place de rampes d’accès, la gestion du transport et l’assistance), j’ai pu m’acquitter pleinement de mes fonctions.??

? ? ? ? ?Olga Altman, Volontaire des Nations pour l’inclusion, l’innovation et le Programme 2030, PNUD en Réplique dominicaine.

La Convention relative aux droits des personnes handicapées reconna?t qu’il est nécessaire de faire plus pour améliorer la vie des personnes handicapées et les possibilités qui leur sont offertes. Les ODD font référence au handicap dans sept cibles de cinq objectifs, tandis que six autres objectifs comprennent des cibles liées à des initiatives de développement tenant compte des personnes handicapées.

La direction est claire. Le système des Nations Unis ne peut hésiter à améliorer l’accessibilité de nos activités mondiales simplement parce que c’est difficile. Ce sont des défis que nous devons relever. Nous avons la Convention, les ODD et des cadres; nous devons maintenant agir. Cela est même plus urgent dans le contexte de la COVID-19. ?

La diversité des groupes marginalisés et leur représentation sont des questions que nous prenons au sérieux; cela témoigne de la confiance que nous avons dans l’ONU et de la perception de notre légitimité. Pour rester crédible, l’ONU doit s’assurer que nous joignons les actes à la parole dans notre service civil international.

Nous le devons aux ??peuples des Nations Unies??.

Notes

1L’Organisation mondiale de la santé et la Banque mondiale, Rapport mondial sur le handicap, WHO/NMH/VIP/11.01. Disponible sur le site

2L’Allemagne et la Suède ont fourni des contributions généreuses au Programme de gestion des compétences pour les jeunes professionnels handicapés du PNUD/VNU.

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La?Chronique de l’ONU?ne constitue pas un document officiel. Elle a le privilège d’accueillir des hauts fonctionnaires des Nations Unies ainsi que des contributeurs distingués ne faisant pas partie du système des Nations Unies dont les points de vue ne reflètent pas nécessairement ceux de l’Organisation. De même, les frontières et les noms indiqués ainsi que les désignations employées sur les cartes ou dans les articles n’impliquent pas nécessairement la reconnaissance ni l’acceptation officielle de l’Organisation des Nations Unies.?