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Dans une interview accord茅e 脿 Afrique Renouveau avant la CdP27, qui se tiendra du 6 au 18 novembre 脿 Sharm El-Sheikh, en 脡gypte, M. Adesina d茅clarait que l'Afrique, 脿 court terme, devait exploiter toute une gamme de sources d'茅nergie - 茅olienne, solaire, g茅othermique et gazi猫re.

Son raisonnement ? Environ 600 millions d'Africains, soit pr猫s de la moiti茅 de la population du continent, n'ont pas acc猫s 脿 l'茅lectricit茅 ; quelque 900 millions n'ont pas acc猫s 脿 des combustibles et 脿 des technologies de cuisson propres.

"Les pays africains ont besoin d'espace pour s'industrialiser, et le mix 茅nerg茅tique qui leur permettra d'y parvenir est fondamental", insiste-t-il, pr茅f茅rant une approche progressive, plut么t qu'un bond en avant vers les 茅nergies renouvelables.听

"Nous ne devons pas nous embrouiller", pr茅vient-il. "Passer du charbon au gaz r茅duira les 茅missions en Afrique de 40 % et pivoter du bois de chauffage au gaz pour la cuisine r茅duira consid茅rablement les 茅missions."听

En outre, il souligne que les facteurs g茅opolitiques, tels que la guerre en Ukraine et son impact sur les prix mondiaux du p茅trole, placent "l'Europe dans une situation grave en mati猫re de s茅curit茅 茅nerg茅tique... Je pense que l'Afrique devrait devenir un fournisseur majeur de gaz pour aider 脿 la s茅curit茅 茅nerg茅tique en Europe."听

En m锚me temps, M. Adesina, qui est consid茅r茅 comme un expert de premier plan en mati猫re de d茅veloppement africain, souligne la bonne foi de la BAD en mati猫re d'茅nergie renouvelable.听

"Ne vous m茅prenez pas", soutient-il. "Nous faisons tout pour passer aux 茅nergies renouvelables, mais nous devons 锚tre r茅alistes. L'茅nergie 茅olienne et solaire est tr猫s variable [en Afrique]. L'Afrique n'a pas d'茅nergie nucl茅aire. M锚me l'hydro茅lectricit茅 n'est plus fiable en raison des s茅cheresses et des faibles niveaux d'eau.

"Et d'ailleurs, lorsque les gens parlent d'茅missions, si l'Afrique devait tripler l'utilisation du gaz naturel pour la production d'茅nergie, elle contribuerait 脿 0,67 % des 茅missions mondiales."

Position commune africaine听

M. Adesina se fait sans surprise l'茅cho de la position commune africaine sur l'acc猫s 脿 l'茅nergie et la transition 茅nerg茅tique juste adopt茅e le 22 juillet 2022 par le Conseil ex茅cutif de l'Union africaine (UA).

La position commune stipule que "l'Afrique continuera 脿 d茅ployer toutes les formes de ses abondantes ressources 茅nerg茅tiques, y compris les 茅nergies renouvelables et non renouvelables, pour r茅pondre 脿 la demande 茅nerg茅tique."

Elle dichotomise les besoins 茅nerg茅tiques, le gaz, l'hydrog猫ne vert et 脿 faible teneur en carbone et l'茅nergie nucl茅aire 茅tant privil茅gi茅s pour le court et le moyen terme et les 茅nergies renouvelables pour le long terme.

Amani Abou-Zeid, commissaire de l'UA charg茅 des infrastructures et de l'茅nergie, soutient que l'Afrique a droit 脿 une "voie diff茅renci茅e vers l'objectif de l'acc猫s universel 脿 l'茅nergie, en assurant la s茅curit茅 茅nerg茅tique de notre continent et en renfor莽ant sa r茅silience, tout en agissant de mani猫re responsable vis-脿-vis de notre plan猫te en am茅liorant le mix 茅nerg茅tique".听

Cependant, les 茅cologistes continuent de r茅clamer l'abandon total du p茅trole et du gaz au profit des 茅nergies renouvelables, sur la base de l'Accord de Paris sur le climat, qui vise une r茅duction de 50 % des 茅missions d'ici 2030 et un taux net z茅ro d'ici 2050.

Le Secr茅taire g茅n茅ral des Nations Unies, Ant贸nio Guterres, a 茅galement toujours plaid茅 en faveur d'investissements importants et urgents dans les 茅nergies renouvelables.

"Si nous avions investi massivement dans les 茅nergies renouvelables par le pass茅, nous ne serions pas aujourd'hui en pleine urgence climatique", a d茅clar茅 M. Guterres en septembre, faisant r茅f茅rence aux fr茅quentes catastrophes climatiques et 脿 la hausse des prix du carburant dans son discours 脿 la r茅union du conseil d'administration du Pacte mondial des Nations Unies.

Le monde doit mettre fin 脿 sa "d茅pendance aux combustibles fossiles", a-t-il d茅clar茅. "Les dirigeants d'entreprises, ainsi que les gouvernements, doivent cesser de consid茅rer les 茅nergies renouvelables comme un lointain projet d'avenir. Sans les 茅nergies renouvelables, il ne peut y avoir d'avenir."

Le plan en cinq points du Secr茅taire g茅n茅ral de l'ONU

Le plan de l'Afrique du Sud听

C'est exactement ce que l'Afrique du Sud, 12e 茅metteur de carbone au monde, veut r茅aliser avec un plan d'investissement visant 脿 acc茅l茅rer sa transition vers les 茅nergies renouvelables. Le charbon repr茅sente 80 % de la production d'茅lectricit茅 en Afrique du Sud, avec des ramifications 茅conomiques, environnementales et sociales importantes.

Approuv茅 par le gouvernement du pays au d茅but du mois, le plan consiste en des investissements de 8,5 milliards de dollars promis 脿 la CdP26 脿 Glasgow par la Grande-Bretagne, la France, l'Allemagne, les 脡tats-Unis et l'Union europ茅enne sous forme de pr锚ts concessionnels et commerciaux, ainsi que de garanties d'investissement. Les d茅tails de cet accord d'investissement du Partenariat pour une transition 茅nerg茅tique juste seront probablement r茅gl茅s avant la CdP27.

Le cabinet indique qu'il esp猫re "r茅aliser les engagements de d茅carbonisation pris par le gouvernement d'Afrique du Sud, tout en promouvant le d茅veloppement durable et en assurant une transition juste pour les travailleurs et les communaut茅s concern茅s."

Dans le cadre du plan de transition, des turbines et des panneaux solaires remplaceront les centrales 脿 charbon tr猫s polluantes. En cas de succ猫s, il pourrait servir de mod猫le 脿 d'autres pays en d茅veloppement.

En ce qui concerne une transition juste vers un avenir d'茅nergie renouvelable, M. Guterres a d茅clar茅 en septembre : "Les paroles en l'air ne suffiront pas. Nous avons besoin d'actions cr茅dibles et de responsabilit茅." Le plan de l'Afrique du Sud, qui pourrait 锚tre reproduit dans d'autres pays africains, semble 锚tre une telle action cr茅dible.