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Distribution de pr茅servatifs au Nig茅ria : les programmes de pr茅vention du sida commencent 脿 avoir de l鈥檈ffet.

Photo: AP / George Osodi

Un quart de si猫cle apr猫s les premiers cas 茅tablis de sida, quelques pays d鈥橝frique et d鈥檃illeurs montrent qu鈥檌l est possible, en faisant preuve de d茅termination, de r茅duire les taux d鈥檌nfection. Au Kenya et au Zimbabwe, ainsi que dans les zones urbaines de quelques autres pays, la proportion de personnes porteuses du VIH, le virus 脿 l鈥檕rigine du sida, a baiss茅 depuis deux ans.

鈥淟a lutte mondiale contre le sida est 脿 la crois茅e des chemins鈥�, a indiqu茅 le Secr茅taire g茅n茅ral de l鈥橭NU, Kofi Annan, lors d鈥檜ne r茅union sp茅ciale de haut niveau de l鈥橝ssembl茅e g茅n茅rale tenue du 31 mai au 2 juin. Pour qu鈥檈lle soit couronn茅e de succ猫s, il faudra tirer parti des progr猫s r茅cents, a d茅clar茅 M. Annan, en faisant des efforts 鈥渟ans pr茅c茅dent鈥� pour renforcer les politiques nationales de lutte contre la maladie et pour 茅largir l鈥檃cc猫s aux programmes de traitement et de pr茅vention. Faute de quoi, la pand茅mie continuera de se propager et de faire de nombreuses nouvelles victimes. 鈥淟es pays dont le d茅veloppement est d茅j脿 en perte de vitesse en raison du sida continueront de voir leur situation s鈥檃ggraver et la stabilit茅 sociale et la s茅curit茅 nationale menac茅es."

Les d茅l茅gations africaines ont largement souscrit 脿 ce constat. 鈥淣ous devons lutter beaucoup plus activement si nous voulons enrayer cette pand茅mie et y mettre fin鈥�, a d茅clar茅 le Ministre zambien des affaires 茅trang猫res, Ronnie Shikapwasha. Et malgr茅 quelques signes de progr猫s, a-t-il rappel茅 aux participants, 鈥渃haque vie perdue du fait du sida repr茅sente un 茅chec retentissant鈥�.

A l鈥檌ssue de la r茅union, les participants se sont engag茅s 脿 concilier pr茅vention, soins et traitement, 脿 renforcer les strat茅gies nationales et 脿 mettre fin aux in茅galit茅s fond茅es sur le sexe. Les repr茅sentants ont relev茅 que, selon les estimations de l鈥橭NU, il faudra que les cr茅dits allou茅s aux programmes de lutte contre le sida triplent au cours des cinq prochaines ann茅es, passant de 8,3 milliards de dollars (toutes sources confondues) en 2005 脿 20-23 milliards de dollars d鈥檌ci 脿 2010. Ils se sont engag茅s 脿 mobiliser des 鈥渞essources nouvelles et suppl茅mentaires鈥�, provenant des donateurs et des pays touch茅s.

鈥楥ontre l鈥檕ppression des femmes鈥�

Mme Nkhensani Mavasa, vice-pr茅sidente de l鈥檕rganisation non gouvernementale sud-africaine 鈥楾reatment Action Campaign鈥�, a t茅moign茅 sans d茅tour de la d茅tresse et du sentiment d鈥檜rgence des personnes vivant avec le VIH. C鈥檈st la premi猫re personne s茅ropositive 脿 avoir jamais pris la parole 脿 une s茅ance pl茅ni猫re de l鈥橝ssembl茅e g茅n茅rale. Indiquant qu鈥檈lle a elle-m锚me 茅t茅 victime d鈥檜n viol et que les femmes sont particuli猫rement vuln茅rables au virus en cas de violence sexuelle, Mme Mavasa a rappel茅 que les femmes repr茅sentent pr猫s de 60听% des 40 millions de personnes s茅ropositives dans le monde. Cette r茅alit茅, a-t-elle d茅clar茅, 鈥渄oit nous faire rager contre l鈥檕ppression des femmes鈥�.

Par le pass茅, a dit Mme Mavasa, les dirigeants politiques ont h茅sit茅, ont d茅battu sans fin et n鈥檕nt su prot茅ger les personnes les plus vuln茅rables, alors que l鈥櫭﹑id茅mie ne cessait de se propager. S鈥檃dressant particuli猫rement aux repr茅sentants de son continent, elle a ajout茅 : 鈥淛鈥檈xhorte les dirigeants africains ici pr茅sents 脿 prot茅ger et promouvoir les droits fondamentaux de tous et surtout des groupes vuln茅rables, en particulier des femmes et des filles. Nous vous demandons de ne pas de nouveau faillir 脿 votre devoir 脿 notre 茅gard.鈥�

Des signes d鈥檈spoir

Juste avant la r茅union, le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) a publi茅 un rapport sur l鈥櫭﹑id茅mie mondiale de sida, qui montre que le nombre de nouveaux cas a baiss茅 dans plusieurs pays. Etabli 脿 partir des donn茅es nationales les plus exhaustives jamais rassembl茅es sur le VIH/sida, le rapport r茅v猫le que les programmes de pr茅vention commencent 脿 porter leurs fruits. Le Directeur ex茅cutif d鈥橭NUSIDA, Peter Piot, a ainsi r茅sum茅 la situation : 鈥�2005 a 茅t茅 l鈥檃nn茅e la moins mauvaise dans l鈥檋istoire de l鈥櫭﹑id茅mie de sida鈥�.

Au Zimbabwe, l鈥檜n des pays o霉 les taux d鈥檌nfection sont les plus 茅lev茅s d鈥橝frique, le taux de pr茅valence du sida chez les adultes (de 15 脿 49 ans) est pass茅 de 22,1听% en 2003 脿 20,1听% en 2005.

Nkhensani Mavasa, militante anti-sida sud-africaine :
鈥淭oute nouvelle action mondiale contre l鈥櫭﹑id茅mie de sida doit se fonder sur ce que nous avons fait et appris.鈥�

Photo: UN / Ryan Brown

Le rapport a confirm茅 que les programmes d鈥櫭ヾucation et de pr茅vention contribuaient aux changements de comportement chez les jeunes Zimbabw茅ens, lesquels ont leurs premi猫res relations sexuelles plus tardivement, ont moins de partenaires ponctuels et utilisent plus fr茅quemment des pr茅servatifs (voir Afrique Renouveau, janvier 2006).

Le taux de pr茅valence a aussi baiss茅 au Kenya, passant de 6,8听% 脿 6,1听% pendant la m锚me p茅riode. Le taux d鈥檌nfection au Burkina Faso, d茅j脿 relativement faible 鈥� 2,1% en 2003 鈥� est rest茅 pratiquement inchang茅. Toutefois, le taux d鈥檌nfection chez les femmes enceintes de 15 脿 24 ans est tomb茅 脿 1,8听% en 2005 dans la capitale, contre 3,3听% en 2002. En outre, selon ONUSIDA, le taux de pr茅valence est en baisse dans les zones urbaines du Burkina Faso, tout comme en Ethiopie et au Rwanda et dans la capitale du Burundi.

Dans son rapport, le Secr茅taire g茅n茅ral de l鈥橭NU a aussi indiqu茅 que des progr猫s ont 茅t茅 r茅alis茅s 脿 l鈥櫭ヽhelle mondiale dans la lutte contre le sida. Entre 2001 et 2005, a d茅clar茅 M. Annan, le budget des programmes de lutte contre le sida dans les pays en d茅veloppement a plus que quadrupl茅. Le nombre de personnes trait茅es aux antir茅troviraux a quintupl茅, tout comme le nombre de tests de d茅pistage effectu茅s.

Ne pas baisser les bras

鈥淧ourtant, l鈥櫭﹑id茅mie continue de se propager 脿 un rythme plus rapide que la riposte mondiale鈥�, poursuit M. Annan. En 2005, le nombre de nouveaux cas d鈥檌nfection a atteint un nouveau sommet et 2,8 millions de personnes sont mortes du sida, dont quelque 2 millions en Afrique subsaharienne.

M. Piot a tenu 脿 faire savoir que le ralentissement des taux d鈥檌nfection 脿 l鈥櫭ヽhelle mondiale n鈥櫭﹖ait pas encore une victoire. 鈥淟e nombre de personnes infect茅es continue en fait d鈥檃ugmenter en raison de l鈥檃ccroissement de la population鈥�, a-t-il fait remarquer, tandis que dans la plupart des pays d鈥橝frique australe 鈥� l鈥櫭﹑icentre de la maladie 鈥� les taux de pr茅valence d茅j脿 tr猫s 茅lev茅s continuent d鈥檃ugmenter.

Au sommet extraordinaire de l鈥橴nion africaine tenu du 2 au 4 mai au Nig茅ria, les dirigeants africains ont r茅affirm茅 leur engagement 脿 lutter contre l鈥櫭﹑id茅mie, qui demeure 鈥渦ne situation d鈥檜rgence sur le continent鈥�. Compte tenu des ressources limit茅es de l鈥橝frique, ils ont lanc茅 un appel 脿 la communaut茅 internationale afin qu鈥檈lle fournisse une assistance financi猫re et technique plus importante. Mais les chefs d鈥橢tat africains se sont 茅galement engag茅s 脿 鈥渞enforcer leur r么le concret de dirigeant鈥� en mobilisant des ressources locales, en renfor莽ant les syst猫mes de sant茅 en Afrique, en luttant contre l鈥檈xclusion et la discrimination 脿 l鈥櫭ゞard des femmes, en 茅largissant l鈥檃cc猫s aux antir茅troviraux et en investissant beaucoup plus dans la pr茅vention. Les mesures de pr茅vention, ont-ils d茅clar茅, devraient 锚tre ax茅es en particulier sur les jeunes, les femmes, les filles et les autres groupes vuln茅rables et avoir pour but d鈥檃ssurer 鈥溍� toutes les personnes sexuellement actives l鈥檃cc猫s aux pr茅servatifs masculins et f茅minins鈥�.

Mme Mavasa, la militante sud-africaine, convient avec l鈥橭NU et l鈥橴nion africaine que 鈥渢oute nouvelle action mondiale contre l鈥櫭﹑id茅mie de sida doit se fonder sur ce que nous avons fait et appris鈥�.