Malgr茅 un investissement accru dans l'茅ducation, les jeunes Africains d'aujourd'hui sont confront茅s aux incertitudes li茅es aux transitions entre l'enfance et l'芒ge adulte, notamment pour trouver un emploi apr猫s l'茅cole.
Selon l'Organisation internationale du travail (OIT), m锚me avant la pand茅mie COVID-19, les jeunes 茅taient environ trois fois plus susceptibles d'锚tre au ch么mage. La pand茅mie a encore aggrav茅 ces probl猫mes, notamment en perturbant l'茅ducation, la formation et l'emploi, tandis que certains ont subi des pertes de revenus en raison de licenciements et de la r茅duction des heures de travail.
Pour certains jeunes, l'impossibilit茅 de trouver un emploi dans leur pays d'origine signifie qu'ils doivent 茅migrer vers d'autres pays d'Afrique ou hors du continent.听
De plus en plus, la migration pour le travail ou l'茅ducation est devenue un ph茅nom猫ne courant en Afrique. Les donn茅es du rapport "International Migrant Stock 2019", pr茅par茅 par le D茅partement des affaires 茅conomiques et sociales des Nations Unies (DESA), montrent que le nombre de migrants internationaux en 2019 est estim茅 脿 272 millions, soit une augmentation de 51 millions depuis 2010.听
Environ 20 % de tous les migrants internationaux dans le Sud, principalement en provenance d'Afrique, avaient moins de 20 ans, ce qui fait de l'Afrique la plus jeune r茅gion de migrants internationaux
Au cours des deux derni猫res d茅cennies, les discussions politiques sur la migration ont 茅t茅 domin茅es par des images de jeunes Africains embarquant sur des bateaux d茅labr茅s pour l'Europe en raison de la pauvret茅 et du manque d'opportunit茅s, y compris d'emplois.听
Les restrictions impos茅es aux voyages par la pand茅mie COVID-19 et la fermeture des fronti猫res par certains pays ont perturb茅 ou retard茅 les migrations en Afrique et hors d'Afrique. Toutefois, pour les jeunes Africains qui subissent de multiples chocs et qui ne b茅n茅ficient que d'une protection sociale limit茅e, voire inexistante, les perspectives de migration peuvent s'accro卯tre, en particulier pour les familles qui cherchent 脿 att茅nuer les difficult茅s socio-茅conomiques.听
Si le r茅cit des migrations africaines peut 锚tre domin茅 par des jeunes d茅sesp茅r茅s impliqu茅s dans des migrations irr茅guli猫res, l'impact 脿 court terme de la pand茅mie COVID-19 sur eux a 茅galement augment茅 la migration de certains groupes, notamment ceux qui poss猫dent des comp茅tences utiles dans le secteur de la sant茅 des pays de destination.听
Par exemple, entre mars et avril 2020, certains pays occidentaux ont offert des visas de travail ou d'茅change de visiteurs pour encourager les personnes ayant une formation et des comp茅tences m茅dicales 脿 茅migrer.
"Apr猫s avoir termin茅 ma formation d'infirmier au Ghana, je suis tomb茅 sur ce programme gouvernemental qui cherchait des travailleurs de la sant茅 pour aller travailler au Royaume-Uni. En plus de nous offrir un emploi, ils nous ont fourni le soutien n茅cessaire, y compris un logement au Royaume-Uni. Depuis mon arriv茅e au Royaume-Uni, tout le monde m'a soutenu, y compris ma famille et mes amis", explique David Kwesi, un Ghan茅en de 29 ans.
L'exp茅rience de M. Kwesi refl猫te celle de nombreux autres jeunes Africains qui ont 茅migr茅 en Occident pour travailler dans le secteur de la sant茅. Une fois employ茅s, ces migrants jouent un r么le cl茅 dans le soutien de leur famille rest茅e au pays gr芒ce aux envois de fonds.
Pourtant, le processus de migration n'est pas si facile pour beaucoup d'autres. De nombreux jeunes migrants africains ont 茅t茅 contraints de retourner dans leur pays d'origine dans des conditions d'emploi pr茅caires et sans acc猫s 脿 un filet de s茅curit茅, en particulier pendant la pand茅mie COVID-19.听听
Des rapports ont fait 茅tat d'un mauvais acc猫s aux soins de sant茅, ainsi que d'abus et de boucs 茅missaires des migrants africains dans certains pays du Moyen-Orient et d'Asie.听听听听Les migrants employ茅s comme domestiques dans ces r茅gions sont confront茅s 脿 un risque accru d'abus, certains 茅tant bloqu茅s dans les pays de destination tandis que d'autres cherchent le moyen le plus rapide de s'en sortir.
Ana Abebe, 27 ans, vient de rentrer chez elle en 脡thiopie apr猫s avoir perdu son emploi au Liban. "J'ai perdu mon emploi et je n'avais pas d'argent. Je n'avais pas les moyens de me nourrir ni m锚me de me loger. Si vous ne mangez pas bien, vous pouvez facilement mourir si vous contractez COVID-19. J'ai d茅cid茅 de retourner dans ma famille et de passer du temps avec mon enfant", dit Mme Abebe.
La voie 脿 suivre听
La migration contemporaine des jeunes Africains est d茅termin茅e par des facteurs structurels, notamment les in茅galit茅s, une population jeune croissante, les d茅s茅quilibres du march茅 du travail et le ch么mage, ainsi que le sous-emploi. La pand茅mie COVID-19 a renforc茅 certaines des in茅galit茅s dans les soci茅t茅s africaines, souligne Isma毛l Mohammed, un Tunisien.
"Au d茅part, il 茅tait facile d'obtenir un visa de courte dur茅e pour voyager 脿 l'茅tranger, mais j'ai demand茅 un visa pour les 脡tats-Unis et le Royaume-Uni 脿 plusieurs reprises au cours des cinq derni猫res ann茅es, soit pour visiter, soit pour aller 脿 l'茅cole ou m锚me pour des programmes de vacances-travail, mais on me l'a refus茅. C'est probablement parce que je n'ai pas obtenu mon dipl么me", d茅clare M. Mohammed.
Si les possibilit茅s de migration ne sont pas toujours faciles 脿 trouver pour certaines personnes, le fait qu'il existe une migration s茅lective et qualifi茅e de la main-d'艙uvre, en particulier pour les travailleurs de la sant茅, montre les voies de migration limit茅es des jeunes migrants africains peu qualifi茅s.
Malgr茅 la demande de leur main-d'艙uvre peu qualifi茅e dans de nombreux pays riches, beaucoup d'entre eux ont tendance 脿 travailler dans le secteur informel, o霉 la protection et les avantages sociaux sont insuffisants.
La condition de la plupart des jeunes migrants africains, y compris les travailleurs domestiques, qui se retrouvent souvent sans emploi, sans abri, bloqu茅s ou expuls茅s, a 茅t茅 exacerb茅e par les in茅galit茅s entre les sexes.
"Des politiques de protection sociale inclusives, comprenant un soutien financier, pour r茅pondre aux besoins quotidiens des migrants dans les pays de destination, ainsi qu'une petite subvention en esp猫ces pour les rapatri茅s d茅munis, peuvent contribuer grandement 脿 soutenir l'autonomisation 茅conomique, la r茅int茅gration et l'inclusion des jeunes migrants", d茅clare George Ekow, un migrant ghan茅en de 35 ans en Afrique du Sud.
Parmi les r茅ponses apport茅es par COVID-19, certains pays se sont repli茅s sur eux-m锚mes tout en limitant la mobilit茅, mais d'autres reconnaissent la n茅cessit茅 pour le monde de travailler ensemble pour faire face 脿 la nature mondialis茅e de la pand茅mie.听
La migration n'est qu'une facette de la mondialisation. 脡tant donn茅 que la mondialisation implique la circulation des biens, des services, des capitaux et des informations, la zone de libre-茅change du continent africain (ZLECA) reste un d茅veloppement plausible.听
La ZLECA devrait porter les exportations intracontinentales 脿 50 % d'ici 2030, tout en augmentant les salaires des travailleurs qualifi茅s et non qualifi茅s 脿 9,8 et 10,3 % respectivement.
Pour aller de l'avant, une mise en 艙uvre de la ZLECA sensible aux questions de genre, aux droits de l'homme et 脿 la jeunesse devrait garantir que, conform茅ment 脿 la strat茅gie de l'Union africaine pour l'emploi des jeunes et 脿 l'Agenda 2063, les jeunes se voient accorder l'acc猫s 脿 l'茅ducation, 脿 l'emploi et 脿 la libert茅 de mobilit茅 en Afrique pour r茅aliser leurs aspirations et contribuer au dividende d茅mographique du continent.
Michael Boampong est ma卯tre de conf茅rences 脿 l'Open University, tandis que M. Daniel Assamah est 茅tudiant de troisi猫me cycle 脿 l'Universit茅 Rutgers.
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