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D¨¦cennie d'action : combler le d¨¦ficit de d¨¦veloppement de l'Afrique

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D¨¦cennie d'action : combler le d¨¦ficit de d¨¦veloppement de l'Afrique

Un changement d'id¨¦ologie, fond¨¦ sur le redressement de COVID-19 et tirant parti de l'agenda des ODD, pourrait aider
Afrique Renouveau: 
3 F¨¦vrier 2022
Camions charg¨¦s de biens attendant depuis de franchir la fronti¨¨re entre la C?te d'Ivoire et le Ghan
Franck Kuwonu/AR
Camions charg¨¦s de biens attendant depuis de franchir la fronti¨¨re entre la C?te d'Ivoire et le Ghana ¨¤ Elubo/Noe.
Frederick Mugisha
Frederick Mugisha

Au cours des deux derni¨¨res d¨¦cennies, l'Afrique est rest¨¦e le foyer de certaines des ¨¦conomies ¨¤ la croissance la plus rapide au monde, malgr¨¦ l'impact n¨¦gatif de la pand¨¦mie de COVID-19.?

Depuis l'an 2000, sur les 20 ¨¦conomies ¨¤ la croissance la plus rapide au monde, l'Afrique compte chaque ann¨¦e entre 3 et 12 pays - une statistique qui m¨¦rite d'¨ºtre c¨¦l¨¦br¨¦e.?

Cependant, l'Afrique ne peut pas se reposer sur cette statistique impressionnante ¨¦tant donn¨¦ les profonds d¨¦fis auxquels le continent continue d'¨ºtre confront¨¦. ?

Commen?ons par le produit int¨¦rieur brut (PIB) par habitant, qui mesure les progr¨¨s d'un pays. ? Le PIB par habitant est une mesure robuste qui nous indique combien un pays produit pour chacun de ses citoyens.

Dans les ann¨¦es 1960, sur les 20 pays dont le PIB par habitant ¨¦tait le plus faible, 14 se trouvaient en Afrique. Et dans les ann¨¦es 2010, sur les 20 pays ayant le PIB par habitant le plus faible, 19 se trouvaient en Afrique. Ces statistiques montrent que, m¨ºme si l'Afrique a connu la croissance ¨¦conomique la plus rapide, les progr¨¨s n'ont pas ¨¦t¨¦ aussi importants en termes relatifs.?

D'autres ¨¦tudes racontent une histoire similaire. En 1990, lorsque l'indice de d¨¦veloppement humain (IDH) a ¨¦t¨¦ calcul¨¦ pour la premi¨¨re fois, sur les 20 pays ayant l'IDH le plus faible, 16 se trouvaient en Afrique. En 2019, sur les 20 pays ayant l'IDH le plus faible, 18 se trouvaient en Afrique.?

Une ligue de football

Si les pays appartenaient ¨¤ des ligues de 20 pays chacune, comme on le voit dans le football, la ligue sup¨¦rieure ¨¦tant constitu¨¦e des 20 pays les plus performants en termes d'indice de d¨¦veloppement humain, cela nous donnerait une perspective plus claire.

En 2019, aucun pays d'Afrique ne figurerait dans les 3 premi¨¨res ligues. Maurice est le seul pays du continent africain qui serait en ligue 4. ? l'inverse, le Mali, le Burundi, le Soudan du Sud, le Tchad, la R¨¦publique centrafricaine et le Niger occuperaient exclusivement la ligue inf¨¦rieure, la ligue 10.?

Si l'on en croit les statistiques pr¨¦sent¨¦es ci-dessus, il n'est pas difficile de voir l'ampleur des d¨¦fis auxquels le continent est confront¨¦ pour se hisser dans les premi¨¨res places de l'¨¦conomie mondiale.

Bien qu'il existe plusieurs actions possibles, les trois suggestions ci-dessous pourraient ouvrir la voie pour relever ces d¨¦fis :

  • Un changement d'id¨¦ologie pour les acteurs de l'espace de d¨¦veloppement est fondamental

Il est essentiel que les acteurs de l'espace de d¨¦veloppement, c'est-¨¤-dire les gouvernements, les entreprises et les citoyens, reconnaissent le d¨¦ficit de d¨¦veloppement et soient rassur¨¦s sur le fait que s'y attaquer profitera ¨¤ tous, qu'ils vivent ou non sur le continent. Dans l'exercice de ses fonctions, chaque profession pourrait se poser des questions simples : permettons-nous au continent de combler son d¨¦ficit de d¨¦veloppement ? Dans l'exercice de nos responsabilit¨¦s, que pouvons-nous faire diff¨¦remment pour rem¨¦dier au d¨¦ficit de d¨¦veloppement de l'Afrique ?

  • S'appuyer sur la reprise de COVID-19

De nombreux pays ont instaur¨¦ des restrictions pour contr?ler la propagation de la pand¨¦mie, comme la fermeture d'¨¦coles et d'entreprises. Deux ans plus tard, la plupart des pays apprennent ¨¤ vivre avec le virus et ont supprim¨¦ ou sont en train de supprimer ces restrictions et de rouvrir compl¨¨tement leurs ¨¦conomies. Les gouvernements africains doivent donner la priorit¨¦ ¨¤ l'innovation et aux approches de d¨¦veloppement centr¨¦es sur les personnes dans la reconstruction des structures ¨¦conomiques pour aider ¨¤ acc¨¦l¨¦rer la reprise. Il s'agit notamment de tirer parti de la technologie num¨¦rique dont l'adoption s'est affermie pendant la pand¨¦mie et de la relance verte qui est un pilier essentiel de l'Agenda 2030 pour le d¨¦veloppement durable destin¨¦ ¨¤ prot¨¦ger la plan¨¨te.

  • Tirer davantage parti de l'Agenda 2030 pour le d¨¦veloppement durable.

L'Agenda 2030 est un cadre de transformation et un m¨¦canisme de responsabilisation. L'approfondissement des ODD permettra ¨¦galement au continent de r¨¦aliser ses aspirations de 2063 concernant l'Afrique que nous voulons. L'Afrique peut tirer un meilleur parti des cadres de d¨¦veloppement en tenant le reste du monde responsable de ses actions ou de son inaction.

Bien entendu, cela signifie que l'Afrique doit ¨¦galement faire sa part - par le biais d'actions de d¨¦veloppement et d'investissements - pour faire entendre sa voix dans ce m¨¦canisme mondial de transformation et de responsabilit¨¦.?

Ces trois actions, sans ¨ºtre exhaustives, pourraient permettre aux acteurs de l'espace de d¨¦veloppement de mieux appr¨¦cier le d¨¦ficit de d¨¦veloppement de l'Afrique. Celui-ci est plus profond que beaucoup ne veulent le croire et s'y attaquer profite ¨¤ tous. ?Elles d¨¦mystifient ¨¦galement le sentiment que quelqu'un d'autre est responsable ; tout le monde peut agir.?

Chaque Africain doit se demander ce qu'il peut faire de plus ¨¤ son niveau pour lutter contre le d¨¦ficit de d¨¦veloppement.?

En outre, en tirant parti des strat¨¦gies de redressement du COVID-19, de l'Agenda 2030 pour le d¨¦veloppement durable et de l'Agenda 2063 de l'Afrique comme autant d'opportunit¨¦s, les personnes devraient ¨ºtre plac¨¦es au premier plan et au centre de la reconstruction.


M. Mugisha est conseiller en int¨¦gration des ODD au Centre de services r¨¦gional du PNUD pour l'Afrique.?

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