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Photo: Arterra Picture Library/Alamy
脡talages d鈥櫭﹑ices et autres aliments sur le march茅 de Foumban au Cameroun. Photo: Arterra Picture Library/Alamy
Crise alimentaire au Cameroun
Par Pavithra Rao
Le Cameroun fait face 脿 une grave crise suite 脿 une hausse des prix des denr茅es alimentaires,. Selon le Fonds mon茅taire international (FMI) les prix des aliments de base ont atteint des sommets cette ann茅e, avec des hausses allant jusqu鈥櫭� 20 % par rapport 脿 l鈥檃nn茅e derni猫re. Le prix du sorgho a par exemple augment茅 de 4 %, de 5 % pour le ma茂s et de 22 % pour le riz, selon l鈥橭rganisation des Nations Unies pour l鈥檃limentation et l鈥檃griculture (FAO).
Cette flamb茅e des prix a surpris les Camerounais. Les 茅conomistes mettent en cause la tendance inflationniste observ茅e depuis 2007, avec un taux national oscillant entre 1% et 5 %. Ces fluctuations de l鈥檌nflation auraient un effet cumulatif sur le prix.
Selon le Programme alimentaire mondial, huit millions de Camerounais vivent sous le seuil de pauvret茅. La population du pays est de 21 millions. En 2013, le pays 茅tait 150eme (sur 186 pays) 脿 l鈥橧ndice de d茅veloppement humain du PNUD. L鈥檃ugmentation des prix pourrait aggraver la pauvret茅.
芦 Cette flamb茅e des prix a des effets n茅gatifs 脿 court terme. Les Camerounais d茅pendent des importations pour leur s茅curit茅 alimentaire et une grande majorit茅 des m茅nages sont des acheteurs nets de denr茅es alimentaires, y compris dans les zones rurales 禄, indique le Fonds international de d茅veloppement agricole. Selon la Banque mondiale, les produits alimentaires repr茅sentent pr猫s de 25 % des importations totales du pays. Cette situation pourrait attiser l鈥檌nstabilit茅 politique.
Le nombre croissant de r茅fugi茅s en provenance des pays voisins pourrait aussi avoir une incidence sur les prix. Le Haut-Commissaire des Nations Unies pour les r茅fugi茅s estime que plus de 100 000 r茅fugi茅s sont entr茅s au Cameroun en 2013. Les p茅nuries d鈥檈au continuent d鈥檃ffecter la production alimentaire. Selon l鈥橭rganisation mondiale de la sant茅, la faiblesse et l鈥檌rr茅gularit茅 des pr茅cipitations de cette r茅cente p茅riode ont nui aux rendements agricoles. En 2012, une terrible s茅cheresse suivie d鈥檌nondations a frapp茅 toute la r茅gion du Sahel et aggrav茅 le probl猫me de l鈥檈au au Cameroun.
Le pays a cependant tir茅 d鈥檜tiles le莽ons de ses pr茅c茅dentes crises alimentaires. En 2008, une hausse des prix des denr茅es alimentaires et du carburant avait provoqu茅 des 茅meutes et des pillages 脿 Yaound茅 et Douala. Le gouvernement a r茅agi en cr茅ant un organisme charg茅 de la r茅gulation des produits alimentaires de base.
Toutefois, cette agence n鈥檃 eu qu鈥檜n succ猫s limit茅, comme en t茅moigne l鈥檃ugmentation soutenue du prix de ces produits. Le gouvernement subventionne 茅galement des programmes d鈥櫭ヾucation et d鈥檈mploi afin de soulager les souffrances des Camerounais.
L鈥橝ssociation des consommateurs du Cameroun consid猫re que ces subventions sont venues 脿 point nomm茅. Reste 脿 savoir si elles seront efficaces pour permettre une baisse des prix des denr茅es alimentaires et apaiser la col猫re de population.
En Afrique subsaharienne : p茅nurie d鈥檈nseignants 脿 l鈥檋orizon
Par Tsigue Shiferaw
L鈥橝frique sub-saharienne est sur le point de subir une grave p茅nurie d鈥檈nseignants, affirme l鈥橭rganisation des Nations Unies pour l鈥櫭ヾucation, la science et la Culture (UNESCO). Les statistiques publi茅es r茅cemment montrent que pr猫s du tiers des pays de la r茅gion vont devoir embaucher plus d鈥檈nseignants en raison d鈥檜ne demande croissante li茅e 脿 l鈥檃ugmentation de la population en 芒ge scolaire.
L鈥橝frique sub-saharienne aura besoin d鈥檈nviron 2,1 millions nouveaux postes d鈥檈nseignants tout en pourvoyant 脿 2,6 millions de postes vacants engendr茅s par le d茅part d鈥檜n grand nombre pour la retraite ou pour cause de maladie.
Certains pays font d茅j脿 des efforts pour emp锚cher cette tendance. Depuis 1999, l鈥櫭塼hiopie, a par exemple am茅lior茅 ses effectifs d鈥檈nseignants de 11% en moyenne par an. Les analystes estiment que ce taux pourrait permettre au pays de faire face 脿 une p茅nurie dans le futur. Le Cameroun, la Namibie et le Lesotho ont 茅galement pris des mesures pour accro卯tre le nombre d鈥檈nseignants, note une 茅tude men茅e en 2013 par l鈥橧nstitut de statistique de l鈥橴NESCO intitul茅e, 芦Projection des besoins d鈥檈nseignants 脿 l鈥櫭ヽhelle mondiale entre 2015 et 2030禄. Ces pays devraient 锚tre en mesure d鈥檃tteindre l鈥橭bjectif du Mill茅naire pour le D茅veloppement relatif 脿 l鈥檃cc猫s 脿 l鈥櫭ヾucation primaire.
Avant les r茅cents troubles politiques en R茅publique Centrafricaine, le pays enr么lait des enseignants 脿 un taux annuel de 10 % par an. On peut craindre que la poursuite des combats affecte cette tendance.
Dans d鈥檃utres pays la tendance la trajectoire inqui猫te. En 2030 le nombre d鈥檈nfants en C么te d鈥橧voire, en 脡rythr茅e, au Malawi et au Nig茅ria qui auront besoin d鈥檈nseignants du primaire sera plus 茅lev茅 qu鈥檌l ne l鈥檈st actuellement. En 脡rythr茅e par exemple, pour sept enseignants recrut茅s, 10 quittent la profession, rel猫ve l鈥櫭﹖ude de l鈥橴NESCO. De son c么t茅, la Mauritanie se rattrape et pourrait combler l鈥櫭ヽart en 2015, tandis que Djibouti fait face 脿 l鈥檜n des plus grands d茅fis avec seulement 54 % des enfants en 芒ge scolaire, inscrits.
Pour atteindre l鈥檕bjectif d鈥欌�櫭ヾucation primaire universelle, Djibouti devra recruter environ 17 % d鈥檈nseignants en plus chaque ann茅e d鈥檌ci 脿 2030. Un objectif peu r茅aliste pour un pays qui ne dispose pas des ressources n茅cessaires pour augmenter consid茅rablement ses effectifs. Une s茅rieuse p茅nurie d鈥檈nseignants d鈥檌ci 脿 cette 茅ch茅ance semble in茅vitable.听
M锚me si l鈥橝frique sub-saharienne repr茅sente 46 % de la p茅nurie mondiale d鈥檈nseignants du premier cycle du secondaire, les donn茅es montrent que les gouvernements qui ont d茅ploy茅s de s茅rieux efforts pour juguler ce probl猫me seront mieux plac茅s pour assurer la qualit茅 et l鈥櫭ヾucation universelle d鈥檌ci 脿 2030. 听
