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Lutte contre la pauvreté : des raisons d'être optimiste

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Lutte contre la pauvreté : des raisons d'être optimiste

Les succès enregistrés dans certains pays montrent la voie pour le reste du continent
Afrique Renouveau: 
UN Photo / John Isaac
Although Africa's gender gap remains wide, some countries have made strides in expanding girls' education and improving women's political representation.Bien que les inégalités entre les hommes et les femmes restent importantes en Afrique, certains pays ont réalisé de grands progrès en matière d'accès à l'éducation pour les filles et d'amélioration de la représentation politique des femmes.
Photo: ONU / John Isaac

La succession de crises politiques et de tragiques famines pourrait laisser l'impression qu'au Niger rien d'autre n'est digne d'intérêt. Pourtant, selon des rapports de l'ONU, ce pays d'Afrique de l'Ouest réalise depuis quelques années d'importants progrès en matière de réduction de la mortalité infantile. En termes absolus, c'est l'un des pays dans le monde où la mortalité infantile a connu la baisse la plus remarquable.

Selon les chiffres de la Banque mondiale, le taux de mortalité des enfants de moins de cinq ans au Niger est tombé de 305 pour 1000 naissances en 1990 à 165 en 2008. Et bien que ces chiffres restent élevés, un tel succès est particulièrement significatif pour un pays souvent victime d'insécurité alimentaire.

Le cas du Niger reflète en réalité une tendance générale notée en Afrique au cours des dernières années. Des progrès sont effectivement réalisés en dépit de nombreuses difficultés, mais il faudrait en faire davantage pour atteindre les objectifs de lutte contre la pauvreté.

Il y a 10 ans, quand s'ouvre un nouveau millénaire, les dirigeants du monde réunis au siège des Nations Unies à New York décident de donner un nouvel élan au combat contre la pauvreté et la misère dans le monde. Ils publient une déclaration en ce sens et identifient huit objectifs, connus sous le nom d'Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), à atteindre en 2015. Parmi ces objectifs figurent la réduction de moitié de la pauvreté et de la faim, l'amélioration de l'accès aux soins de santé, à l'eau et à l'éducation, l'octroi de chances égales aux hommes et aux femmes et la protection des ressources naturelles pour les générations futures.

Dix ans plus tard, des progrès importants ont été enregistrés dans la plupart des régions du monde, mais de nombreux défis persistent.

De fait, les bonnes nouvelles abondent. "Depuis le milieu des années 90 — estime Shanta Devarajan, économiste en chef pour la Région Afrique à la Banque mondiale — l'Afrique a réalisé les progrès les plus importants vers ces objectifs. Le taux de pauvreté a baissé d'environ un point de pourcentage par an. Après avoir stagné pendant un certain temps, la mortalité infantile en Afrique, commence à diminuer fortement… et en ce qui concerne l'achèvement des études primaires, si vous prenez 1999 comme point de référence, les progrès les plus rapides ont été réalisés en Afrique et en Asie du Sud."

Un autre rapport, publié par l'Overseas Development Institute du Royaume-Uni et la Campagne Objectifs du Millénaire de l'ONU, suggère qu'en ce qui concerne la plupart des OMD, certains pays africains ont enregistré des progrès impressionnants : la pauvreté a été réduite dans 76 % des pays du continent. Onze des 20 pays qui obtiennent les meilleurs résultats (mesurés en termes absolus) figurent parmi les pays d'Afrique les plus pauvres.

Cependant c'est bien en Afrique qu'il faudra déployer le plus d'efforts pour atteindre les objectifs fixés pour 2015. Si les tendances actuelles persistent, avertit le Tableau de suivi 2010 des Objectifs du millénaire pour le développement, les efforts visant à atteindre ces objectifs se révèleront nettement insuffisants en Afrique subsaharienne.

Les défis à surmonter mettent en lumière la gravité des problèmes du continent. En Afrique, la proportion de pauvres et celle de personnes vivant avec le VIH/sida est supérieure à celle des autres régions. Des efforts plus importants s'imposent parce que le chemin qui mène à la prospérité est plus long et plus ardu qu'ailleurs. Néanmoins, ainsi que le montrent plusieurs études, certains ingrédients sont garants de succès : notamment la détermination des pouvoirs politiques, la responsabilisation des divers acteurs et l'allocation de crédits budgétaires nécessaires.