La neuvi猫me session de la Plateforme r茅gionale africaine pour la r茅duction des risques de catastrophe (AfRP-9) et la huiti猫me r茅union minist茅rielle de haut niveau sur la r茅duction des risques de catastrophe, sur le th猫me "Agir maintenant pour l'Afrique r茅siliente que nous voulons", s'est tenue 脿 Windhoek, en Namibie, du 21 au 24 octobre 2024. Zipporah Musau a interview茅 Amjad Abbashar, chef du Bureau r茅gional pour l'Afrique de l'Office des Nations Unies pour la r茅duction des risques de catastrophe (UNDRR), sur l'importance de ces 茅v茅nements et la pr茅paration aux catastrophes sur le continent. Voici des extraits de l鈥檈ntretien :
Pourquoi cet 茅v茅nement est-il crucial en ce moment et quelles 茅taient les attentes principales ?
Nous organisons ces r茅unions tous les trois ans, en parall猫le avec une r茅union minist茅rielle de haut niveau sur la r茅duction des risques de catastrophe. La Plateforme r茅gionale africaine est un forum multi-acteurs qui r茅unit toutes les parties prenantes, y compris les 脡tats membres, pour examiner les progr猫s de l'Afrique dans la mise en 艙uvre du Cadre de Sendai pour la r茅duction des risques de catastrophe.
Dans le contexte africain, nos principaux partenaires, en plus du pays h么te (dans ce cas, le gouvernement de la Namibie), sont l'Union africaine (UA) et la SADC (Communaut茅 de d茅veloppement de l'Afrique australe), qui est l'organisation sous-r茅gionale h么te.
Notre travail se concentre sur plusieurs domaines du Cadre de Sendai, en particulier l'茅valuation des progr猫s r茅alis茅s par les gouvernements et les communaut茅s africaines en mati猫re de r茅duction des risques de catastrophe. Cela inclut la connaissance des risques, la gouvernance des risques et la mise en 艙uvre de l'initiative d'alerte pr茅coce pour tous, une priorit茅 introduite par le Secr茅taire g茅n茅ral des Nations Unies.
L'茅v茅nement comporte deux volets : les deux premiers jours sont consacr茅s 脿 la plateforme r茅gionale africaine, suivis de l'adoption d'une d茅claration minist茅rielle lors de la journ茅e finale. Il y a 茅galement eu un Forum multi-acteurs sur l'alerte pr茅coce pour tous en Afrique avant la conf茅rence.
La d茅claration refl猫te les progr猫s r茅alis茅s jusqu'脿 pr茅sent et propose des recommandations concr猫tes pour les actions futures. Elle a deux objectifs principaux : repr茅senter la position commune de l'Afrique lors de la Plateforme mondiale pour la r茅duction des risques de catastrophe 脿 Gen猫ve en juin prochain, et 锚tre soumise aux organes de l'UA afin d'锚tre adopt茅e par le Sommet des chefs d'脡tat de l'UA, pr茅vu pour d茅but 2025.
Pourquoi cette r茅union est-elle cruciale et pourquoi maintenant ?
L'茅v茅nement est particuli猫rement crucial 茅tant donn茅 le nombre croissant et la fr茅quence des catastrophes dans cette r茅gion ; selon l'OMM, plus de 110 millions de personnes sur le continent ont 茅t茅 directement touch茅es par des dangers li茅s au climat et 脿 l'eau. En outre, la r茅union de cette ann茅e comportait une session unique ax茅e sur l'initiative d'alerte pr茅coce pour tous, o霉 nous avons discut茅 de l'engagement des communaut茅s dans cette initiative. Les r茅sultats contribueront au forum mondial multi-acteurs sur les alertes pr茅coces pour tous, qui se tiendra parall猫lement 脿 la plateforme de Gen猫ve.
Bien que ces activit茅s puissent sembler complexes, elles se compl猫tent et refl猫tent nos efforts collaboratifs dans la r茅duction des risques de catastrophe 脿 travers l'Afrique.
Parmi les participants figuraient des ministres en charge de la r茅duction des risques de catastrophe, des membres de la soci茅t茅 civile, des donateurs, ainsi que des groupes importants au sein de l'ONU, notamment ceux repr茅sentant les personnes handicap茅es, la science et la technologie, et les groupes de femmes. Ces 茅v茅nements sont tr猫s inclusifs. Nous travaillons 茅galement avec l'Union africaine de radiodiffusion pour soutenir une couverture m茅diatique plus efficace de la r茅duction des risques de catastrophe. Il est essentiel de former les m茅dias pour qu'ils communiquent ces efforts de mani猫re 脿 r茅sonner avec les communaut茅s.
Quels sont les r茅sultats cl茅s ?
Le r茅sultat principal est la D茅claration de Windhoek, qui d茅finit les domaines et les priorit茅s cl茅s, et qui constituera la position commune de l'Afrique 脿 pr茅senter 脿 la Plateforme mondiale. Nous esp茅rons 茅galement que le Forum multi-acteurs pour les alertes pr茅coces pour tous produira un r茅sultat, m锚me s'il ne sera pas finalis茅 ici. Il fera partie des discussions 脿 la Plateforme mondiale de Gen猫ve. Cependant, le r茅sultat principal est la d茅claration.
La D茅claration de Windhoek d茅crit les actions 脿 entreprendre dans le cadre des alertes pr茅coces, de la gouvernance des risques, qui vise une meilleure coordination de la gestion des risques de catastrophe au niveau national. Le r么le essentiel du financement des risques de catastrophe est 茅galement soulign茅, tout comme l'importance d'une approche de toute la soci茅t茅 pour la r茅duction des risques de catastrophe. De nombreux pays africains, en particulier les pays les moins avanc茅s (PMA), sont confront茅s 脿 des d茅fis en raison de leurs capacit茅s limit茅es, et la d茅claration aborde ces questions.
Un autre domaine cl茅 est la connaissance des risques, notamment l'importance des donn茅es 鈥� telles que les donn茅es de pertes li茅es aux catastrophes et les 茅valuations des risques 鈥� pour 茅clairer la planification du d茅veloppement et soutenir les syst猫mes d'alerte pr茅coce.
Il y a aussi une session minist茅rielle sp茅ciale sur le G20, car l'Afrique du Sud assumera la pr茅sidence du G20 l'ann茅e prochaine, et l'Union africaine est maintenant membre du G20. Nous nous concentrons sur la promotion de la r茅duction des risques de catastrophe au sein du forum du G20, notamment par le biais du groupe de travail du G20 sur la r茅duction des risques de catastrophe. Une r茅union minist茅rielle sur les pays en d茅veloppement sans littoral (PDNL) est 茅galement pr茅vue en pr茅paration de la conf茅rence des PDNL au Botswana en d茅cembre 2024. Nous visons 脿 ce que les r茅sultats de la plateforme r茅gionale informent le Programme d'action de Gaborone.
Quelles sont certaines des catastrophes sans pr茅c茅dent qui affectent l'Afrique ?
Les catastrophes les plus courantes en Afrique sont les inondations et les s茅cheresses, en grande partie dues au changement climatique. Le ph茅nom猫ne El Ni帽o de 2023/2024 a eu des impacts particuli猫rement graves cette ann茅e, notamment en Afrique australe et orientale. Selon l'OCHA, six pays ont d茅clar茅 l'茅tat d'urgence en raison de s茅cheresses s茅v猫res li茅es 脿 El Ni帽o, dont le Botswana, le Lesotho, la Namibie, le Malawi, la Zambie et le Zimbabwe en ao没t 2024.
L'Afrique australe a 茅t茅 impact茅e par des cyclones comme le cyclone Freddy et le cyclone Idai.
Le Nig茅ria a r茅cemment 茅t茅 frapp茅 par de fortes inondations, affectant plus de 1,2 million de personnes selon le dernier rapport de l'OCHA, et les incendies de for锚t suscitent 茅galement de plus en plus d'attention, notamment en 脡thiopie, o霉 nous avons aid茅 脿 茅tablir des syst猫mes d'alerte pr茅coce pour les incendies de for锚t. Les tremblements de terre, bien que rares, ont 茅galement 茅t茅 enregistr茅s, comme les r茅centes secousses pr猫s de Nairobi.
L'Afrique du Nord est fr茅quemment confront茅e 脿 des tremblements de terre, comme on l'a vu r茅cemment au Maroc. Le cyclone Daniel a 茅galement d茅vast茅 la Libye, les pluies torrentielles ayant provoqu茅 l'effondrement de barrages n茅glig茅s, d茅clenchant des inondations qui ont caus茅 plus de 10 000 d茅c猫s. La r茅gion est 茅galement confront茅e aux incendies de for锚t, en particulier en Alg茅rie.
En Namibie, j'ai pu constater les graves impacts de la s茅cheresse. L'IPC a d茅clar茅 qu'entre avril et juin 2024, environ 1,2 million de personnes en Namibie 茅taient confront茅es 脿 une ins茅curit茅 alimentaire aigu毛. Ce chiffre 茅tait le double de celui de 2023 pour la m锚me p茅riode.
Avec le changement climatique qui exacerbe les catastrophes 脿 travers l'Afrique, quelles strat茅gies l'UNDRR privil茅gie-t-elle pour att茅nuer ses impacts sur les communaut茅s vuln茅rables ?
Une priorit茅 majeure est de renforcer la gouvernance des risques en Afrique. Cela inclut de veiller 脿 ce que les gouvernements africains adoptent des strat茅gies robustes de r茅duction des risques de catastrophe, comme indiqu茅 dans le Cadre de Sendai. Actuellement, environ 32 pays d'Afrique subsaharienne ont des strat茅gies nationales, mais certaines doivent 锚tre mises 脿 jour. Les pays avec une strat茅gie valid茅e incluent : l'Angola, le B茅nin, le Burundi, le Cabo Verde, la C么te d'Ivoire, l'Eswatini, l'脡thiopie, la Guin茅e, le Lib茅ria, Madagascar, le Malawi, l'卯le Maurice, le Mozambique, la Namibie, le Niger, l'Afrique du Sud, l'Ouganda et la Zambie. Les pays avec des strat茅gies non valid茅es incluent la RCA, le Congo, le Lesotho,
听le Rwanda, le Soudan du Sud, la Tanzanie et le Zimbabwe. Les pays dont les strat茅gies n茅cessitent une mise 脿 jour incluent le Botswana, le Burkina Faso, la Gambie, le Ghana, la Guin茅e-Bissau, le Kenya, le Mali et le Togo.
Une autre priorit茅 est l'approche de gestion globale des risques, qui vise 脿 combler le foss茅 entre la gestion des risques de catastrophe et les plans d'adaptation au changement climatique. De nombreux pays ont des autorit茅s distinctes pour les risques de catastrophe et le changement climatique, mais ces autorit茅s doivent travailler ensemble pour des strat茅gies efficaces.
Nous plaidons 茅galement pour une l茅gislation ax茅e sur la r茅duction des risques de catastrophe. Un exemple est le projet de loi du Kenya sur la gestion des risques de catastrophe, qui constitue une approche compl猫te en regroupant diverses agences de gestion des risques de catastrophe.
Sans un investissement appropri茅 dans la r茅duction des risques de catastrophe, il devient presque impossible d'atteindre les ODD. C'est une priorit茅 cruciale.
Avec quels pays travaillez-vous ?
Nous avons plusieurs pays dot茅s de strat茅gies nationales, et nous avons 茅galement collect茅 des donn茅es sur les progr猫s r茅alis茅s par les pays par rapport aux sept objectifs du Cadre de Sendai. Les pays ayant rapport茅 au moins une fois au SFM Monitor incluent : la C么te d'Ivoire, l'Eswatini, la Gambie, le Burundi, la Namibie, le Zimbabwe, l'Angola, le Cameroun, le Ghana, le Lib茅ria, le Malawi, l'卯le Maurice, le Togo, le B茅nin, le Burkina Faso, l'Afrique du Sud, l'Ouganda, la Zambie, le Botswana, l'脡thiopie, le Mozambique, le Niger, la Tanzanie, le Mali, le Cabo Verde, la R茅publique centrafricaine, les Seychelles, le Soudan du Sud, le Nig茅ria, le Kenya, le Lesotho et la Sierra Leone.
Comment les communaut茅s locales en Afrique peuvent-elles 锚tre responsabilis茅es pour jouer un r么le proactif dans la construction de la r茅silience face 脿 ces catastrophes, notamment dans les zones rurales et vuln茅rables ?
Nous disposons d'outils pour responsabiliser les communaut茅s locales, notamment gr芒ce 脿 la campagne "Making Cities Resilient 2030" (MCR 2030). Cette campagne est ax茅e sur les risques urbains et implique les communaut茅s locales dans le renforcement de la r茅silience.
Par exemple, nous travaillons en 茅troite collaboration avec les maires et les autorit茅s locales, en leur fournissant des outils pour 茅valuer les risques de catastrophe. L'un de ces outils est le "Making Cities Resilient Scorecard", qui aide les communaut茅s locales 脿 茅valuer leur pr茅paration aux catastrophes et 脿 identifier les domaines 脿 am茅liorer, comme la gouvernance, les budgets et l'ad茅quation des infrastructures.
Gr芒ce 脿 MCR 2030, les villes et les communes peuvent se classer en cat茅gories (A, B ou C) en fonction de leur r茅silience, les villes les plus r茅silientes appartenant 脿 la cat茅gorie C. Nous les aidons 脿 d茅velopper des strat茅gies locales, 脿 partager des meilleures pratiques et 脿 collaborer avec d'autres villes pour renforcer leur pr茅paration aux catastrophes.
Quels d茅fis existent dans la mise en 艙uvre des syst猫mes d'alerte pr茅coce, notamment dans les communaut茅s rurales et 茅loign茅es, ainsi que dans les bidonvilles des villes ?
Le d茅fi des syst猫mes d'alerte pr茅coce r茅side dans la mise en place d'un syst猫me complet qui atteint les communaut茅s dans le besoin.
Actuellement, seuls 45 % des pays africains disposent de syst猫mes d'alerte pr茅coce, et m锚me dans ce cas, la d茅finition de "l'alerte pr茅coce" varie. Par exemple, certains syst猫mes peuvent inclure la technologie et les donn茅es n茅cessaires 脿 l'alerte pr茅coce mais manquer de m茅canismes de communication efficaces et d'action communautaire.
Le d茅fi majeur est de s'assurer que toute la cha卯ne des syst猫mes d'alerte pr茅coce est en place. Cela signifie non seulement disposer des pr茅visions et des donn茅es, mais aussi des canaux de communication clairs, tels que les SMS ou les messages vocaux, qui peuvent atteindre les communaut茅s les plus 茅loign茅es. Apr猫s tout, lorsque la catastrophe survient, ce sont souvent les communaut茅s elles-m锚mes qui sont les premiers intervenants avant l'arriv茅e d'une aide ext茅rieure.
Recevez-vous suffisamment de soutien de la part des gouvernements en termes d'allocation budg茅taire pour la r茅duction des risques de catastrophe, notamment dans les quartiers informels des zones urbaines ?
C'est une question importante. Un rapport sur les Objectifs de d茅veloppement durable publi茅 il y a quelques ann茅es a montr茅 que, en Afrique subsaharienne, plus de la moiti茅 de la population urbaine vit dans des bidonvilles, souvent non planifi茅s et vuln茅rables aux catastrophes comme les inondations. Il est essentiel d'investir dans la r茅silience de ces zones.
Augmenter le financement de la r茅duction des risques de catastrophe (RRC) est crucial, et les pays doivent commencer par comprendre combien ils investissent actuellement dans la RRC. Beaucoup ne r茅alisent peut-锚tre pas combien est d茅j脿 investi car les budgets de r茅duction des risques de catastrophe sont souvent r茅partis entre diff茅rents secteurs, comme les transports ou l'agriculture.
Nous avons men茅 une 茅tude qui a montr茅 que seulement 1 脿 4 % des budgets nationaux en Afrique sont allou茅s 脿 des investissements directs dans la RRC. Nous travaillons actuellement avec les pays pour d茅velopper des plans de financement des risques de catastrophe et les int茅grer dans leurs budgets nationaux. Les pays confront茅s 脿 des catastrophes plus fr茅quentes, comme les petits 脡tats insulaires en d茅veloppement (PEID), sont plus conscients de l'urgence de l'action, mais il reste beaucoup 脿 faire sur l'ensemble du continent.
Comment d茅cririez-vous l'茅tat actuel de la pr茅paration aux catastrophes 脿 travers l'Afrique, et pourriez-vous mettre en 茅vidence certains pays qui ont des exp茅riences notables ou des pratiques exemplaires 脿 partager ?
La pr茅paration aux catastrophes en Afrique est encore en 茅volution. De nombreuses institutions sur le continent sont principalement con莽ues pour la r茅ponse aux catastrophes, plut么t que pour la pr茅vention proactive.
En m锚me temps, certains pays ont fait des progr猫s notables en mati猫re de pr茅paration. Par exemple, la Namibie a mis en place des infrastructures comme des entrep么ts pour stocker des fournitures, afin de mieux r茅pondre aux situations de s茅cheresse. Cela d茅montre un certain degr茅 de pr茅paration, bien qu'il soit n茅cessaire de se concentrer davantage sur la pr茅vention et les syst猫mes d'alerte pr茅coce.
Les syst猫mes d'alerte pr茅coce sont essentiels pour la pr茅paration, et certains pays africains ont commenc茅 脿 d茅velopper des "profils de risque" pour pr茅dire les futures catastrophes. Ces profils de risque, bas茅s sur des pr茅visions climatiques, permettent de pr茅voir les dommages potentiels sur les 50 prochaines ann茅es ou plus.
Cependant, bien que 18 pays africains [Niger, Guin茅e 茅quatoriale, 脡thiopie, Gambie, C么te d'Ivoire, Gabon, Zambie, Rwanda, Eswatini, Kenya, Ghana, Cameroun, Botswana, Sao Tom茅-et-Principe, Tanzanie, Angola, Namibie, Guin茅e-Bissau] aient d茅velopp茅 ces profils de risque avec l'aide de l'UNDRR, beaucoup ne les utilisent pas pleinement, principalement en raison des d茅fis li茅s 脿 la collecte de donn茅es. Ces probl猫mes sont souvent les plus prononc茅s au niveau local ou district, o霉 les donn茅es sur les dangers et les pertes potentielles sont cruciales.
Des pays comme l'脡thiopie ont fait des progr猫s significatifs avec la cr茅ation d'institutions telles que la Commission nationale de gestion des risques de catastrophe, qui a de l'exp茅rience dans la r茅ponse aux catastrophes et la pr茅paration. Cependant, l'accent plus large devrait 锚tre mis sur la r茅silience et la r茅duction des risques de catastrophe, qui englobent la pr茅paration, la pr茅vention et le renforcement de la r茅silience 脿 long terme face aux risques futurs.
Avez-vous des plans pour d茅velopper des profils de r茅duction des risques de catastrophe (RRC) pour les 54 pays africains ?
Notre objectif actuel est de mettre en place des syst猫mes d'alerte pr茅coce dans les 54 pays africains. Jusqu'脿 pr茅sent, nous avons r茅alis茅 des progr猫s significatifs en lan莽ant des initiatives d'alerte pr茅coce dans une dizaine de pays - Lib茅ria, Burundi, 脡thiopie, Soudan du Sud, Ouganda, Madagascar, Maurice, Mozambique, Seychelles et Afrique du Sud.
Quand je dis "lanc茅", cela signifie non seulement l'introduction des syst猫mes, mais aussi l'aide 脿 de nombreux de ces pays pour d茅velopper des feuilles de route pour la pr茅paration future. Avec le soutien de nos partenaires, nous avons men茅 des analyses des lacunes pour comprendre les besoins sp茅cifiques en mati猫re de syst猫mes d'alerte pr茅coce et avons m锚me test茅 les syst猫mes existants par des exercices de simulation.
Ces exercices aident 脿 identifier les lacunes, souvent li茅es 脿 la communication, o霉 les communaut茅s peuvent ne pas 锚tre pleinement conscientes des actions 脿 entreprendre en cas de catastrophe. Nous avons travaill茅 sur ces syst猫mes dans divers endroits, y compris les petits 脡tats insulaires en d茅veloppement (PEID) comme les Seychelles, Maurice et Madagascar. Oui, nous travaillons activement sur des aspects pratiques de la pr茅paration aux catastrophes et de la r茅silience 脿 travers le continent.
Comment les connaissances autochtones et les pratiques traditionnelles africaines contribuent-elles aux syst猫mes d'alerte pr茅coce et 脿 la construction de la r茅silience communautaire ?
Les connaissances autochtones jouent un r么le crucial dans la pr茅paration aux catastrophes. Nos grands-parents connaissaient beaucoup de choses sur le climat local que nous commen莽ons tout juste 脿 comprendre.
听Nous devons en faire plus pour en tirer parti en Afrique.
Les pratiques traditionnelles, comme la capacit茅 de certaines communaut茅s 脿 pr茅dire les changements climatiques en observant les 茅l茅ments naturels et le comportement des animaux, offrent des perspectives pr茅cieuses. Par exemple, les "faiseurs de pluie" kenyans utilisent des observations de ph茅nom猫nes naturels pour pr茅voir les conditions climatiques.
Ces pratiques, bien qu'elles ne soient pas encore pleinement int茅gr茅es dans les syst猫mes modernes de gestion des catastrophes, sont riches en potentiel et pourraient compl茅ter les technologies modernes.
L'Union africaine travaille avec des partenaires pour cartographier et exploiter les connaissances autochtones en mati猫re de r茅silience face aux catastrophes. Il reste beaucoup 脿 faire, mais reconna卯tre et int茅grer ces pratiques traditionnelles pourrait renforcer les syst猫mes d'alerte pr茅coce et la r茅silience globale des communaut茅s.
De quelles fa莽ons la technologie moderne est-elle utilis茅e pour am茅liorer la gestion et la r茅ponse aux risques de catastrophe en Afrique ?
Le transfert de technologie est l'un des sujets souvent abord茅s lors des processus intergouvernementaux de l'ONU. La technologie est cruciale pour nous en termes d'茅valuations des risques et de syst猫mes d'alerte pr茅coce. Nous avons travaill茅 pour fournir des logiciels et des syst猫mes fiables permettant aux pays de collecter des donn茅es sur les pertes dues aux catastrophes.
De nombreux pays africains adoptent des plateformes pour collecter et analyser des donn茅es sur les pertes li茅es aux catastrophes. Par exemple, 32 pays africains disposent maintenant de syst猫mes de suivi des donn茅es de catastrophes, essentiels pour d茅velopper des profils de risque et am茅liorer la pr茅paration.
Les institutions africaines collaborent 茅galement avec des partenaires internationaux, comme la Protection civile europ茅enne, pour am茅liorer les pr茅visions en temps r茅el. Les technologies de t茅l茅d茅tection et les images satellites deviennent des outils indispensables pour la pr茅vision et la r茅ponse aux catastrophes.
Par exemple, le Centre r茅gional de cartographie des ressources pour le d茅veloppement (RCMRD), bas茅 脿 Nairobi, au Kenya, est un partenaire cl茅 dans l'utilisation de la technologie satellite pour soutenir la r茅duction des risques de catastrophe.
De plus, des salles de situation 脿 la pointe de la technologie pour la r茅duction des risques de catastrophe ont 茅t茅 茅tablies au niveau r茅gional - une 脿 l'UA, une au Centre de pr茅vision et d'applications climatologiques de l'IGAD (ICPAC), une autre 脿 la CEDEAO, et une en Tanzanie, o霉 une salle de situation nationale de "Communication et op茅ration d'urgence" a 茅t茅 r茅cemment lanc茅e. Ces avanc茅es technologiques contribuent 脿 l'initiative des Nations Unies pour des alertes pr茅coces pour tous et renforcent les capacit茅s de r茅ponse aux catastrophes et de r茅silience en Afrique.
