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L'OIM intensifie son action en faveur des migrants bloqués au Niger dans le contexte du confinement lié au COVID-19

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L'OIM intensifie son action en faveur des migrants bloqués au Niger dans le contexte du confinement lié au COVID-19

2 Avril 2020
Auteur: 
Migrants staying at the transit centres are regularly sensitized about COVID-19 prevention measures
IO IOM/Daniel Kisito Kouawo
Migrants staying at the transit centres are regularly sensitized about COVID-19 prevention measures

L'Organisation internationale pour les migrations (OIM) au Niger prête actuellement assistance à 2 371 migrants en détresse dans le pays affecté par la pandémie COVID-19 et s'inquiète du nombre important de migrants qui continuent d'arriver au Niger en dépit du confinement national.

Au 31 mars, 34 personnes ont été testées positives à la COVID-19 au Niger parmi lesquelles trois personnes sont malheureusement décédées. Afin de contenir la propagation du virus, le gouvernement du Niger a imposé plusieurs restrictions, notamment la fermeture des frontières, des couvre-feux et des interdictions de voyager à l'intérieur du pays ainsi qu'une quarantaine obligatoire de deux semaines pour les personnes arrivant dans le pays.

Les migrants en détresse sont hébergés dans les six centres de transit de l'OIM, dans les trois sites de transit temporaires utilisés pour mettre en quarantaine les nouveaux arrivants à la frontière avec l'Algérie et deux maisons de transit à Niamey récemment ouvertes pour gérer l'augmentation soudaine du nombre de migrants en détresse à raison de la fermeture des frontières.

Considérant que ces lieux continuent de fonctionner à pleine capacité, l'OIM Niger s'inquiète d'une possible apparition du virus dans l'un de ses centres et fait tout son possible pour que les migrants restent en sécurité et en bonne santé, notamment à travers l'installation de stations de lavage des mains, la sensibilisation et un contrôle régulier des symptômes de la COVID-19.

Alors que les migrants sont dans l’attente d’un retour à leur pays d'origine dans le cadre du programme de l’aide au retour volontaire et à la réintégration (AVRR) de l'OIM, les tensions dans les centres de transit sont fortes.

"Nous savons qu'il y a une crise là-bas, mais cela me fait mal de savoir que nous étions censés partir la semaine dernière ; nous avions même nos billets", a déclaré Mohamed, 24 ans, un migrant du Tchad. "J'espère vraiment que la situation va bientôt changer. Je veux rentrer chez moi".

En collaboration avec Médecins Sans Frontières (MSF) et les autorités locales, l'OIM aide actuellement 764 migrants à Assamaka, à la frontière nigérienne avec l'Algérie, alors qu'ils achèvent leur période de quarantaine de 14 jours. Les migrants viennent de 15 pays d'origine différents, notamment du Niger (391), du Mali (140) et de la Guinée Conakry (101). Parmi eux se trouvent de nombreuses personnes vulnérables, notamment des enfants, des femmes enceintes et des personnes blessées.

L'OIM et la Direction Régionale de Santé Publique (DRSP) à Agadez ont organisé une mission conjointe la semaine dernière à Assamaka pour évaluer la situation et les besoins sanitaires de ce groupe vulnérable.

"La lutte contre la COVID-19 nécessite une approche commune", a déclaré ChegouYami, directeur de la DRSP pour la région d'Agadez. "Nous ne pouvons réussir dans ce combat que si nous unissons nos forces, maximisons nos ressources et agissons maintenant".

Sur le site, l'OIM fournit des abris, de la nourriture, de l'eau, des articles de secours essentiels, une assistance psychosociale et médicale et a renforcé ses capacités pour s'assurer de répondre aux besoins de ce groupe important. Cependant, les migrants continuent d'arriver à Assamaka, ce qui rend leur mise en quarantaine de plus en plus difficile, d'autant plus que les nouveaux arrivants doivent être séparés des groupes préexistants.

A l'intérieur des terres, à Arlit, principal point de passage entre Assamaka et Agadez pour les migrants, les commerçants, les chauffeurs de camion et les passeurs, il est urgent d'augmenter la capacité d'accueil des nouveaux arrivants dans les sites de quarantaine. En collaboration avec les autorités locales et régionales, l'OIM a identifié un site de quarantaine à Arlit où les nouveaux arrivants peuvent être accueillis et recevoir une assistance.

En outre, l'armée nigérienne a informé l'OIM la semaine dernière que 256 personnes ont été trouvées à la frontière avec la Libye après avoir été abandonnées par des passeurs. Parmi ce groupe, on comptait des migrants de neuf nationalités, la majorité du Nigeria (104), du Ghana (53) et du Burkina Faso (34).

La direction de la protection civile du ministère de l'intérieur, les autorités régionales et locales et l'équipe de l'OIM à Dirkou ont travaillé ensemble pour trouver rapidement une solution et déplacent maintenant ce groupe depuis Madama vers un site dans la périphérie d'Agadez où l'OIM fournit une aide humanitaire pendant leur période de quarantaine.

"Bien que les frontières soient officiellement fermées, nous voyons encore des migrants arrivant au Niger en provenance de pays voisins qui doivent accomplir 14 jours de quarantaine obligatoire", a déclaré Barbara Rijks, cheffe de mission de l'OIM au Niger. "Ceci, ainsi que les nombreux autres migrants bloqués dans les centres de transit de l'OIM au Niger, met à rude épreuve les ressources et les capacités limitées du gouvernement du Niger et de l'OIM".

Les frontières étant officiellement fermées et les mouvements internes réduits, l'OIM s'inquiète des conséquences dévastatrices de cette situation sur les moyens de subsistance et les mécanismes d'adaptation des communautés d'accueil au Niger.

"Si nous ne nous unissons pas tous pour soutenir le gouvernement du Niger, cette crise pourrait avoir des conséquences dévastatrices sur la population locale et les communautés de migrants", a ajouté Rijks.

Dans ce contexte d’urgence humanitaire, l'OIM continue de travailler en étroite collaboration avec le gouvernement du Niger et les missions diplomatiques des pays d'origine, afin d'explorer la possibilité de créer un corridor humanitaire pour le retour volontaire des migrants qui ne présentent aucun signe de la COVID-19 et qui ont déjà subi la quarantaine obligatoire de deux semaines.

Les agences des Nations Unies en Afrique de l'Ouest et du Centre évaluent actuellement la nécessité d'un corridor humanitaire et demandent aux gouvernements de faciliter les mouvements du personnel des Nations unies et le transport des marchandises pour fournir une aide humanitaire dans la région.

Les migrants sont assistés dans les centres de transit au Niger dans le cadre duMécanisme de Ressources et de Réponse pour les Migrantsde l'OIM soutenu par le Ministère des Affaires étrangères des Pays-Bas et del'Initiative conjointe UE-OIM pour la protection et la réintégration des migrantssoutenue par l'Unioneuropéenne.